Page:Landry - Traité populaire d'agriculture théorique et pratique, 1886.djvu/191

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
187
Traité populaire d’agriculture

ron. Au bout de ce temps, on retire le grain de l’eau, on l’étend pour le faire sécher ; il peut être semé dès le lendemain.

Le chaulage par aspersion se pratique en versant sur le grain que l’on veut chauler une bouillie très délayée, formée par le mélange de la chaux avec une petite quantité d’eau. Pendant l’aspersion, on doit remuer soigneusement la semence avec une pelle, de manière à ce que chaque grain participe à cet arrosement. La semence peut dès le lendemain être confiée à la terre.

Le chaulage par absorption a lieu en faisant d’abord subir au grain un lavage complet dans une eau naturelle. Aussitôt qu’il en est retiré et encore tout humide, on le saupoudre avec de la chaux vive, ayant soin de mêler le tout exactement, afin que tous les grains s’imprègnent de la poussière caustique.

Le chaulage ainsi pratiqué, c’est-à-dire la chaux employée seule, ne produit pas toujours l’effet qu’on en désire. Cet effet est plus certain si à la chaux on ajoute du sulfate de soude ou des cendres vives.

Voici alors comment on procède.

On prend une demi-livre de sulfate de soude que l’on fait dissoudre dans un gallon d’eau : c’est la quantité nécessaire à un minot de semences.

On met le grain dans une cuve et on l’arrose avec la dissolution de sulfate de manière à ce qu’il soit humecté partout ; on répand alors la poudre de chaux, ayant soin de remuer constamment, de manière à ce que tous les grains soient exactement couverts de chaux. L’opération est alors terminée, elle ne dure ainsi que quelques minutes.

Si l’on fait usage de cendres, on en met bouillir deux gallons dans trois ou quatre seaux d’eau ; on prend ensuite deux gallons de chaux éteinte que l’on délaye