Page:Landry - Traité populaire d'agriculture théorique et pratique, 1886.djvu/137

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
133
Traité populaire d’agriculture

leurs organes. Tout ce qui est ainsi absorbé par l’organisme pour les besoins de l’animal qui se développe est irrévocablement perdu pour les fumiers qui, dès lors, doivent être moins abondants et de moindre qualité. Aussi les engrais des jeunes animaux sont généralement moins estimés ; on leur préfère de beaucoup, et avec raison, ceux que donnent les bêtes arrivées à leur complet développement.

Ici encore, on trouve, chez les animaux du même âge des influences qui agissent différemment et qui donnent aux fumiers une valeur inégale.

Ainsi, on a remarqué depuis longtemps, que les vaches laitières fournissent un engrais qui, pour la richesse, est inférieur à celui des vaches à l’engrais. Rien d’étonnant : le lait ne s’élabore qu’aux dépens des matériaux que les fourrages introduisent dans l’économie animale.

Ce sont les animaux à l’engrais qui produisent le meilleur fumier et en donnent la plus forte quantité.

b]Préparation du fumier. — C’est là une question importante, toute de pratique.

Nous la traiterons spécialement, en lui donnant les développements nécessaires, au chapitre des produits généraux du bétail, livre troisième de ce traité.

C’est un fait connu, les engrais de nos animaux ne reçoivent habituellement leur destination qu’après un séjour plus ou moins prolongé en tas. Il s’écoule ainsi, entre le moment de leur production et celui de leur emploi, un intervalle pendant lequel les fumiers doivent être l’objet de soins attentifs ; sinon, ils éprouvent des pertes considérables.

Malheureusement chez la très grande majorité de nos cultivateurs, une incurie impardonnable, désastreuse, ou une ignorance profonde, non moins impardonnable, préside seule à la préparation du fumier de la ferme.