Page:Landry - Traité populaire d'agriculture théorique et pratique, 1886.djvu/136

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
132
Traité populaire d’agriculture

une influence évidente, que tout cultivateur peut vérifier ; elle en augmente la qualité et la quantité.

Les animaux bien nourris donnent constamment plus et du meilleur fumier que ceux qui sont soumis au régime d’une alimentation pauvre ou insuffisante. Il n’est certes aucun cultivateur qui n’ait eu occasion de constater ce fait, en comparant sous ce double rapport, l’engrais fourni par le bétail livré à l’engraissement et celui des bêtes de travail.

Mais, pour arriver à une appréciation exacte, il ne suffit pas d’estimer uniquement la quantité de nourriture ; il faut aussi, et surtout, prendre en considération la valeur nutritive de l’aliment employé, la substance la plus nutritive fournissant toujours un engrais de meilleure qualité.

Au reste, pour se convaincre de l’influenee décisive exercée par le régime alimentaire sur la valeur des déjections, on n’a qu’à comparer l’activité fécondante des diverses espèces d’excréments. Sous ce rapport ceux de l’homme tiennent le premier rang, puis viennent ceux des animaux qui se nourrissent de grains et de substances très nutritives.

Une nourriture abondante et substantielle peut donc seule mettre le bétail dans les conditions requises pour nous donner du fumier en grande quantité et de bonne qualité. Les animaux ne donnent qu’en raison de ce qu’ils reçoivent.

IV. — La nourriture ne communique pas toujours aux engrais les mêmes qualités. La raison en est qu’elle est différemment utilisée par les animaux qui la consomment.

Les jeunes bêtes, en effet, empruntent à leur nourriture les éléments de leur croissance ; c’est dans les fourrages qu’on leur administre qu’elles puisent les matériaux de leur charpente osseuse, les tissus de