Page:Landry - Traité populaire d'agriculture théorique et pratique, 1886.djvu/134

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
130
Traité populaire d’agriculture

celle de se lier très facilement, à cause de son état presque fluide, avec toute espèce de litière, propriété que n’ont pas les fumiers de cheval et de mouton.

2oFumier des porcs. — Le fumier de cochon est doux, aqueux et frais ; il fermente lentement et dégage peu de chaleur. Dans aucun autre fumier on n’observe autant l’influence de l’alimentation ; c’est pour cela que les opinions sont si partagées relativement à cette espèce d’engrais. En général, nos cultivateurs n’ont qu’une médiocre estime pour ce fumier, il en est même qui le regardent comme nuisible aux récoltes. Les connaisseurs en cette matière ne partagent pas cette opinion. Le mode d’entretien des porcs explique amplement cette divergence d’appréciation. Tout cultivateur peut observer, en effet, qu’aussitôt que les porcs sont bien nourris, leurs excréments se modifient et leurs engrais gagnent de la valeur.

Les exploitations où ce fumier peut être employé isolément sont assez rares en ce pays ; on le mélange habituellement à celui des autres animaux de la ferme et c’est, croyons-nous, la meilleure méthode qui puisse être adoptée. De cette façon les différentes espèces de fumier se bonifient l’une par l’autre pendant la fermentation en tas et l’on n’a rien à redouter dans leur emploi.

3oFumier de cheval. — Beaucoup plus sec que les précédents, il est considéré comme un engrais chaud et réservé par là même pour les terres compactes, froides et humides. Comme il contient peu d’humidité, il entre vite en fermentation et sa décomposition marche promptement ; aussi exige-t-il beaucoup plus de soins et un traitement plus attentif que celui des bêtes à cornes. Supérieur à ce dernier, il perd bientôt cette supériorité pour peu que sa préparation soit négligée.