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Traité populaire d’agriculture

Le sang que contient le noir des raffineries agit d’une manière remarquable, tout à fait extraordinaire. 20 à 22 par 100 de sang sec, et c’est ordinairement la proportion du sang dans les bons noirs des raffineries, agissent comme engrais d’une manière plus utile que 400 parties de sang liquide.

Dans la culture des céréales, on emploie le noir des raffineries à la dose de 4 à 5 minots par arpent dans les terres argileuses, de 3 à 4 minots dans les terrains calcaires ou siliceux. Sur les prairies, on en sème trois minots par arpent et l’effet obtenu est excellent.

Son application se fait d’une manière plus facile si l’on mélange le noir des raffineries avec une quantité double de terre qu’on passe à la claie.

c]Superphosphates. — On donne ce nom impropre au phosphate acide de chaux.

C’est un composé qui contient, comparé au phosphate de chaux composant les os, une plus forte proportion d’acide phosphorique, pouvant par conséquent, sous un même volume, en fournir une plus grande quantité aux végétaux. Mais là ne se borne pas son action.

En étudiant son mode de préparation, nous nous rendrons compte de sa manière d’agir.

Voici comment on le prépare.

On traite les os broyés et trempant depuis deux jours dans l’eau, par 35 pour 100 de leur poids d’acide sulfurique. Il se produit une vive effervescence, l’acide sulfurique attaque tout d’abord le carbonate de chaux de l’os, met l’acide carbonique en liberté et forme du plâtre (sulfate de chaux). Mais le phosphate des os est également attaqué ; l’acide sulfurique se combine avec une portion de sa chaux. De là, formation nouvelle de plâtre. D’un autre côté, l’acide phosphorique, séparé ainsi de la chaux à laquelle il était uni, se combine avec les os qui restent. Les os, presqu’insolubles