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Traité populaire d’agriculture

3oque c’est dans les terres qui renferment du calcaire que se font sentir les heureux effets du sel ;

4oque le sel détruit énergiquement les larves (chenilles, vers) des insectes destructeurs de nos récoltes.

Si le sel, judicieusement employé, exerce sur la végétation sa salutaire influence, les faits nous démontrent que la manière même d’administrer cet engrais contribue, pour beaucoup, à en assurer le succès.

Il est reconnu qu’une faible proportion de cette substance, appliquée sur les feuilles ou les racines, exerce des effets désastreux, tandis qu’une forte quantité absorbée n’empêche pas les plantes de croître avec force.

Il faut donc présenter le sel aux plantes en très petite quantité à la fois, par l’intermédiaire de l’eau ; c’est le meilleur moyen de faire produire à la terre des fourrages de qualité supérieure.

L’opération est bien facile ; on fait dissoudre du sel dans l’eau et on répand cette dissolution, sous forme d’arrosement, par un temps humide.

Ce qui est plus simple encore et nécessite moins de main-d’œuvre, c’est de mélanger le sel aux fumiers.

Une autre méthode qui devrait se généraliser, parce qu’elle a produit jusqu’ici les meilleurs effets, est la suivante :

On mêle ensemble une partie de sel avec deux parties de chaux ou de carbonate de chaux ; le mélange est humecté, puis recouvert de terre ou placé sous un abri. Trois mois après, on peut l’employer et de la manière la plus facile ; 5 à 6 cents livres suffisent par arpent ; c’est au printemps, sur les récoltes déjà levées, qu’on l’épand à la main, absolument comme on sème le plâtre.

Ainsi mélangé à la chaux, le sel marin convient à un plus grand nombre de terrains, puisqu’il fournit en