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Traité populaire d’agriculture

Comme amendement, elles conviennent aux sols non calcaires, aux terrains argileux, compacts, humides et froids, dans lesquels elles facilitent la végétation et détruisent les mauvaises herbes.

Comme engrais, elles sont profitables à toutes sortes de récoltes.

La charrée agit surtout par les phosphates qu’elle contient ; elle possède aussi la propriété de favoriser la production de l’acide nitrique, par conséquent d’utiliser l’azote de l’air atmosphérique.

Là où son action se manifeste avec le plus d’éclat, produit les effets les plus durables, c’est sur la prairie dont elle est l’engrais par excellence. On peut alors se dispenser des engrais organiques, car, sous l’influence de la charrée, les plantes tirent de l’atmosphère tout le carbone et l’azote dont elles ont besoin.

L’effet de la charrée dure de six à buit ans.

On répand les cendres éteintes à la main ou avec une pelle, à la dose de 50 à 150 minots par arpent.

b]Cendres de tourbe. — Les cendres de tourbe contiennent beaucoup moins de parties solubles que les cendres de bois ; elles renferment, par conséquent, moins de potasse et de soude.

Les phosphates y sont aussi en moindre quantité, mais, d’un autre côté, ces cendres renferment une proportion assez considérable de sulfate de chaux.

Leur action sur la végétation doit donc se rapprocher de celle du plâtre.

Et, en effet, c’est sur le trèfle surtout que leur action est vraiment surprenante.

On emploie aussi et avec beaucoup d’avantage, les cendres de tourbe pour les fourrages artificiels, le lin, le chanvre.

On les répand le printemps, sur les prairies naturelles, à la dose de 50 à 100 minots par arpent.