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Traité populaire d’agriculture
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Ils sont fondés sur ce principe que toute plante, restituée à la terre avant d’avoir porté graine, augmente sa fertilité, d’abord par la restitution même faite au sol des principes puisés dans son sein, ensuite et surtout par l’addition des principes soustraits à l’atmosphère pendant la deuxième période de la croissance du végétal.

Les plantes réellement propres à l’enfouissage sont celles qui tirent la plus grande partie de leur nourriture de l’atmosphère et, pour une raison bien facile maintenant à comprendre, cet enfouissage doit être pratiqué au moment où ces plantes sont sur le point de fleurir.

On passe sur elles un rouleau d’autant plus pesant qu’elles sont plus rigides ; les tiges sont couchées et facilement enterrées ensuite par la bande de terre renversée par la charrue.

Le meilleur moyen, dit M. E. A. Barnard, dans ses Causeries agricoles, de coucher les tiges que l’on veut ainsi enfouir, est d’accrocher à l’age de la charrue (la perche), près du coutre, une chaîne de trois à quatre pieds de long, au bout de laquelle on attache une pierre ou un poids quelconque d’environ dix livres. Un autre bon moyen est l’emploi d’une chaîne à billot, accrochée d’un bout au grand bacul et attachée de l’autre à l’age de la charrue, de manière à lui faire décrire une courbe qui entraîne et couche les tiges sans cependant en laisser traîner assez long pour qu’elle enterre la chaîne sous le versoir (oreille) de la charrue.

Lorsque l’on sème une plante avec l’intention de l’enfouir, on doit semer plus dru qu’à l’ordinaire, parce qu’alors on vise à la quantité, à la masse de substance végétale qu’on veut immédiatement convertir en engrais.