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Traité populaire d’agriculture

nos villes. Ce sont, en effet, de véritables fabriques de noir animalisé, qui peuvent annuellement livrer à la culture des milliers de minots du plus fécondant des engrais.

Le préjugé ignorant et stupide viendra à disparaître, espérons-le ; on finira par comprendre que, dans sa nutrition, la plante ne prend que les principes nécessaires à sa substance et que l’engrais qu’on lui offre, matières fécales ou fumiers d’étable, n’entre dans le végétal qu’après avoir été décomposé, réduit en d’autres corps plus simples, n’ayant aucunement les qualités physiques de l’engrais qui leur donne naissance.

Avec le système actuel d’égouts on conduit à la rivière, on jette dans le fleuve, des substances précieuses qui, si elles étaient recueillies, pourraient quadrupler le rendement de nos terres.

4oColombine.

Sous ce nom générique, on désigne les déjections de tous les oiseaux de basse-cour.

La colombine est un engrais très énergique, dont il faut user avec précaution ; elle n’a pas moins de chaleur que la poudrette, et cependant, dans le plus grand nombre de nos exploitations, elle est presque perdue par la négligence avec laquelle on la soigne ou l’ignorance avec laquelle on en fait emploi.

Mise sur la terre en sortant du poulailler, la colombine détruit toute végétation par sa chaleur excessive. Il faut donc ou attendre que le temps lui ait fait perdre par l’évaporation une partie de ses principes énergiques, ou, ce qui vaut incomparablement mieux, les modifier par des combinaisons et des mélanges.

Dans le premier cas, on entasse, dans un lieu abrité, la colombine à mesure qu’elle est ramassée ; puis six