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n’est autre que celle que j ai toujours entendu professer à mon père. Pendant bien longtemps je me suis refusé à l’accepter complètement, à la faire mienne. J’en étais empêché par le besoin que j’éprouvais, et que je tenais par-dessus tout à satisfaire, de me créer moi-même mes convictions. À cela se joignait une certaine répugnance pour une doctrine qui me paraissait trop simple ; sans compter les préjugés d’école dont je n’étais pas débarrassé, et qui combattaient cette doctrine. Mais enfin il m’a fallu reconnaître qu’il n’y avait pas de vérité morale en dehors de ce qu’avait indiqué à mon père sa conception sérieuse de la vie, et la rectitude de son sens pratique. Son enseignement m’avait indiqué la doctrine où j’ai abouti ; et sans doute c’est le tour d’esprit que j’ai hérité de lui qui m’a conduit à cette doctrine. J’acquitte une dette de reconnaissance et de piété en le déclarant ici.

Ad. L.