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ceux que la nature nous offre, et dont nous n’avons qu’à recueillir l’utilité. Les derniers sont dus au travail de l’homme : ils sont obtenus par l’application du travail humain à des matériaux que la nature a fournis. La distinction des biens naturels et des biens artificiels, en effet, ne s’applique qu’aux biens matériels.

2° Il y a des biens meubles et immeubles. On sait que le Code civil, dans lequel cette distinction tient une grande place, a mis à côté des immeubles « par nature » les immeubles « par destination ». Les animaux, par exemple, qu’un propriétaire emploie pour la culture de sa terre sont des immeubles par destination.

3° Il y a des biens divisibles et des biens indivisibles. Les biens matériels sont toujours physiquement divisibles. L’économique toutefois ne les considère comme divisibles que si, étant divisés, chaque portion présente une utilité semblable à celle du tout, et proportionnelle à la grosseur de cette portion. Coupons un pain de sucre en petits morceaux : la somme des morceaux obtenus aura une utilité semblable, qualitativement et quantitativement, à celle qu’avait le pain. Mais dira-t-on d’une pierre de taille qu’elle est divisible ? Si on la brise en fragments, ceux-ci réunis ne rempliront pas le même office que pouvait remplir cette pierre de taille. Et un cas bien plus net encore sera celui du soulier qu’on voudrait mettre en pièces. Rappelons, au sujet de la divisibilité des biens, ce qui a été indiqué tantôt, à savoir qu’il y a pour les biens d’autres sortes de divisions que la division selon l’espace. Cette remarque d’ailleurs est applicable à la fois aux biens matériels et aux autres.

4° Certains biens sont durables, et d’autres périssables. Pour établir cette distinction, on se place dans l’instant où les biens sont créés : les maisons par exemple sont regardées comme des biens durables, parce qu’elles ne s’écroulent que longtemps après avoir été construites. La démarcation, au reste, entre les deux catégories n’a à l’ordinaire rien de rigoureux. Il n’est pas de bien matériel durable, notamment, qui soit éternel ; il n’est pas de bien matériel périssable qui ne dure quelque temps : tout se ramène à une question de degré.

5° Une distinction très importante est celle des biens d’usage et des biens que la consommation détruit instantanément. Nous appelons biens d’usage les biens qui fournissent leur utilité sans être détruits par là : tels les objets d’art, qui procurent des plaisirs esthétiques à qui les regarde.

    obtenu d’un de ses concurrents, moyennant un prix, une promesse dont l’accomplissement lui sera profitable, il faudra chercher la richesse dans les moyens matériels qui permettront l’accomplissement de cette promesse, par exemple, dans la personne de celui qui a pris l’engagement en question (Capital and income, New-York, Macmillan, 1906, chap. 2, § 6, pp. 25, 28). On voit à quelles conséquences étranges on peut être entraîné par le parti pris de matérialiser la richesse.