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5° Les facteurs ci-dessus influent proprement sur nos goûts. Il faut y ajouter, maintenant, ceux qui influent sur nos « besoins » — dans le sens usuel du mot —. Ainsi, le besoin du chauffage aura plus d’importance dans les pays froids que dans les autres. Telle dépense sera relativement plus importante dans le budget de l’individu chargé d’enfants que dans celui du célibataire ; etc.

Il est particulièrement intéressant de noter que l’importance relative des différents besoins varie avec le revenu. Nous possédons, à ce sujet, des données précises, qui ont été obtenues en étudiant, dans des pays et à des moments déterminés, un certain nombre de budgets-types[1].

Pour la Belgique et la Saxe, vers le milieu du xixe siècle, on a les chiffres suivants[2] :


Dépenses d’une famille
de travailleurs pauvres
de la classe
moyenne
aisée
(en Belgique) (en Saxe) (en Saxe) (en Saxe)
% % % %
Nourriture 
61
95
62
95
55
90
50
85
Vêtement 
15 16 18 18
Logement 
10 12 12 12
Éclairage et chauffage 
5 5 5 5
Mobiliers et outils 
4
Éducation et instruction 
2
5
2
5
3,5
10
5,5
15
Contributions 
1 1 2 3
Santé 
1 1 2 3
Services personnels 
1 1 2,5 3,5

On a encore pour la Belgique, en 1853[3] :

  1. Les travaux les plus importants sur la question qui nous occupe sont ceux d’Engel (voir en particulier Die Lebenskosten belgischer Arbeiterfamilien früher und jetzt). On trouvera des bibliographies abondantes et toutes sortes d’indications chez Mayo-Smith, Statistics and économics, liv. I, chap. 2, dans le Handwörterbuch der Staatswissenschaften, t. V, article Konsumtion (Das Konsumtionsbudget der Haushaltung) — l’article est de Bauer —, chez Philippovich, Grundriss der politischen Oekonomie, premier vol., § 137, chez Marshall, Principles, liv. III, chap. 4, note terminale (trad. fr., t. I), et enfin chez Schmoller, Grundriss, § 177 trad. fr., t. 111).
  2. Engel, ouvrage cité, Anlage I, p. 30.
  3. Engel, ouvrage cité, p. 42.