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leur revenu du travail — ce revenu dépassait 8.000 marks pour 4 d’entre elles, et 2.700 pour 180 — ; 79 ne travaillaient pas ; 2.181 enfin tiraient leur revenu à la fois de leur patrimoine et de leur travail — le patrimoine en question étant compris entre 2.000 et 6.000 marks pour 141 d’entre elles, entre 6.000 et 100.000 pour 1.808, et dépassant 100.000 pour 232 —.

En Saxe, en 1879, les revenus de la propriété foncière, non bâtie ou bâtie, représentaient 20,9 % du revenu total, ceux des capitaux 10,7, les salaires 34,9, et les revenus tirés des entreprises 33,5 ; en 1902, ces chiffres deviennent 13,7, 11,6, 47,5 et 27 % ; les revenus de la propriété foncière étaient montés de 218,2 millions de marks à 355,6, ceux des capitaux de 117,7, à 302,3 millions, ceux des entreprises de 350,4 à 700,1 ; mais les salaires étaient montés de 364,6 millions de marks à 1.230,1. Dans le grand-duché de Bade, entre 1886 et 1899, les revenus de la propriété foncière, en y joignant les revenus des entreprises agricoles, montaient de 165,5 millions de marks à 200,4, ceux des entreprises industrielles et commerciales de 116,4 à 172,2, les revenus des capitaux de 44,7 à 71,6, et les salaires de 121,5 à 250,6.

Dans l’Allemagne entière, on a estimé, il y a quelques années, qu’il y avait 15,2 millions d’ouvriers gagnant 8,58 milliards de marks avec leur travail et tirant 0,25 milliard de leur patrimoine ; 1,16 million de fonctionnaires et de personnes exerçant des fonctions libérales devaient 2,32 milliards à leur travail et 0,75 à leur patrimoine ; les chiffres correspondants étaient 2,93 et 0,32 milliards pour 3,26 millions d’individus cultivant moins de 5 hectares, ou employant dans l’industrie moins de 3 personnes ; 2,32 et 0,39 milliards pour 1,55 million d’individus cultivant 5 à 20 hectares de terre ou employant dans l’industrie de 3 à 5 personnes ; 2 et 2 milliards pour les grands entrepreneurs de l’agriculture et de l’industrie. On arrive ainsi pour les ouvriers et employés à 10,9 milliards de marks de revenus du travail et à 1 milliard de revenus du patrimoine ; pour les entrepreneurs, à 7,25 milliards de revenu du travail et à 2,71 milliards de revenus du patrimoine. Il resterait, pour arriver à la somme de 25 mil liards qui représenterait le revenu de la nation, 3,14 milliards, qui iraient aux purs rentiers, aux pensionnés, etc.

En Autriche, en 1904, le revenu des propriétés foncières non bâties était de 260,2 millions de couronnes, celui des propriétés bâties de 358,9, celui des entreprises de 970,3, celui des capitaux de 497,8, et les salaires faisaient 1.288,5 millions ; des revenus divers s’élevaient à 40,2 millions.

En Angleterre, les revenus du travail et de la propriété auraient représenté respectivement, en 1688, 72 à 73 et 17 à 18 % du revenu total, en 1843, 63 et 37 %, en 1881, 66 et 31,5 %. Entre 1843 et 1883, les revenus tirés par les possédants de leurs biens seraient montés, dans le Royaume-Unis, de 190 millions de livres à 400, les revenus dus par ces mêmes pos-