Page:Landry, Manuel d’économique, 1908.djvu/730

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

à savoir que la direction de la demande, les goûts influent sur les salaires, et pour montrer en outre comment, par là, les travailleurs se trouvent être d’une certaine façon dans la dépendance des possédants.

412. Conclusion sur le salaire et sur la distribution. — En définitive, de notre étude du salaire il ressort que celui-ci est conditionné principalement par les facteurs que voici : 1° la population ; 2° les ressources en moyens productifs ; 3° la technique ; 4° les goûts ; 5° la répartition des richesses existantes — moyens de production et biens de con sommation —. C’est de l’action combinée de ces divers facteurs, on peut dire, que résulte le taux du salaire ; et d’une manière générale, c’est par eux que sont déterminés tous les phénomènes de la distribution.

VII. — La répartition des richesses

1. Les revenus.

413. La question de la répartition. — Nous avons montré comment se formaient et comment se déterminaient les diverses sortes de revenus. On fait suivre parfois l’étude analytique de la distribution par une étude synthétique, laquelle consiste à rechercher les rapports qui peuvent exister entre les variations de telle ou telle espèce de revenus et les variations des autres espèces. Mais dans cette étude nouvelle il n’est pas indispensable que nous entrions : car tout ce que nous aurions à dire se déduit sans beaucoup de peine de ce que nous avons dit déjà. Veut-on savoir, par exemple, si la hausse des salaires sera accompagnée d’une hausse de l’intérêt, ou bien d’une baisse ? Il faudra distinguer les différentes façons dont la hausse des salaires peut se produire ; on aura ainsi un certain nombre de cas dans lesquels on verra, soit la hausse des salaires causer une certaine variation de l’intérêt, soit cette hausse résulter d’une variation de l’intérêt, soit encore l’un et l’autre phénomène résulter d’un antécédent commun. Mais il est clair que connaissant, d’une part les facteurs qui déterminent les salaires ; d’autre part ceux qui déterminent l’intérêt, la question ne présentera aucune difficulté.

Si nous pouvons sans inconvénient négliger cette étude que nous venons d’indiquer, il ne sera pas inutile en revanche, loin de là, de réunir des faits qui nous renseignent sur l’importance relative des diverses sortes de revenus et des diverses sortes de biens d’où certains de ces revenus sont tirés, comme aussi sur la façon dont s’échelonnent dans la société, au point de vue de leur importance, les revenus globaux et les patrimoines des individus. Ces faits — que l’on groupe à l’ordinaire sous la rubrique de