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LIVRE I

Les bases psychologiques de l’économie.


I. — Les besoins[1]


1. Définition et classification des besoins.


26. Définition des besoins. — L’activité économique des hommes est dirigée principalement[2] vers la satisfaction de leurs besoins ; et elle tend toujours à satisfaire des besoins.

Le mot « besoin » a en général, dans le langage usuel, une signification relativement étroite. Éprouver un besoin, c’est manquer d’avoir une chose, de faire une action, ce manque étant senti comme pénible ou comme dommageable, ou encore étant dommageable sans qu’on le sente comme tel.

L’économique emploie le mot « besoin » dans une acception plus large. Par ce mot, les économistes désignent tous les désirs égoïstes, ou dont l’objet, en quelque façon, intéresse celui qui les éprouve.

27. Distinctions qu’on peut établir parmi eux. — Les besoins — au sens économique du mot — peuvent être divisés de diverses manières.

1° Il y a des besoins positifs et des besoins négatifs. Ceux-là nous font rechercher des plaisirs, ceux-ci nous font éviter des peines. Bien entendu, cette distinction vaut autant que peut valoir la distinction du plaisir et de la peine : et il y a longtemps que Platon a remarqué qu’il était malaisé de dire de certains états affectifs s’ils étaient agréables ou douloureux. On

  1. Sur la question des besoins, et sur la question des biens, dont nous nous occuperons dans la section suivante, il convient de lire principalement Carl Menger, Grundsütze der Volkswirtschaftslehre, chap. 1 et 2, Marshall, Principles of economics, liv. III, passim (trad. Ir., t. I), Pantaleoni, Principii di economia pura, Ire partie, chap. 2-4), et Wagner, Grundlegung, §§ 22-26 et 109-122 (trad. fr., t. I).
  2. La restriction dont nous indiquons ici la nécessité sera expliquée dans la section V de ce livre.