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Les critiques que l’on peut adresser à ce plan sont multiples. Il réunit sous la rubrique de la circulation des choses qu’il y a lieu de séparer : d’une part, le transport des marchandises et le commerce, lesquels sont des compléments de la production, et même des parties de celle-ci — si l’on veut prendre le mot « production » dans un sens large —, d’autre part, la question de la détermination des prix dans l’échange. Ce plan en outre, en instituant une rubrique pour la consommation, incite l’économiste à se lancer dans des considérations extra-économiques.

Mais le grand défaut du plan qui nous occupe, c’est que, suivant les biens depuis le moment où l’on commence à travailler pour les produire jusqu’au moment où la consommation les détruit, il ne nous aide pas à pénétrer jusqu’aux principes de la vie économique de la société. Ce plan, en somme, correspond à cette conception chrématistique de l’économique qui a dominé pendant longtemps. Il nous porterait à croire que les biens sont consommés parce qu’on les a produits, ce qui est le renversement de l’ordre véritable des choses.

Il est devenu difficile, aujourd’hui, de conserver le plan que nous venons de discuter : quand on le garde, c’est pour ne pas rompre avec la tradition. Veut-on ne pas s’écarter trop de celle-ci ? une modification tout au moins s’impose : c’est celle qui a été introduite par Marshall. Elle consiste à supprimer la partie finale, relative à la consommation des biens, et à la remplacer par une étude de la demande qui sera mise en tête, puisqu’aussi bien c’est vers la satisfaction de la demande que tend toute l’activité économique.

25. Plan de cet ouvrage. — Indiquons sommairement le plan qui sera suivi dans le présent ouvrage.

Le premier livre traitera des fondements psychologiques de l’économie, c’est-à-dire des moteurs de notre activité économique.

Préparés, par cette première étude, à comprendre les phénomènes économiques, nous passerons ensuite à l’étude de la production. Nous traiterons d’abord de la production en général et des agents qui y concourent. Nous indiquerons ensuite les caractères dominants de la production économique contemporaine. Nous considérerons, enfin, l’une après l’autre les diverses branches de cette production, au point de vue de leur organisation particulière, de leur développement, etc.

La production, aujourd’hui, a un caractère mercantile très accusé : c’est pour être vendus que la plupart des biens sont produits. De l’étude, donc, de la production, nous passerons à celle de l’échange. Et cette étude sera double. En premier lieu, il nous faudra examiner le mécanisme de l’échange. Après quoi nous rechercherons ce qui détermine le taux des échanges, nous ferons, en d’autres termes, la théorie de la valeur.

Après l’étude de l’échange, viendra celle de la distribution. La théorie