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2. Le problème de la distribution et le problème de la valeur.

331 . Rapports très étroits qui existent entre eux. — Le problème de la distribution n’existe que parce que les hommes entretiennent ensemble de perpétuels rapports économiques ; il naît du fait de l’échange. Imaginons des hommes qui vivraient isolés les uns des autres, chacun produisant ce qu’il doit consommer : il pourra y avoir des différences entre les sommes de bien-être que chacun d’eux se procurera ; mais on ne sau rait parler, en un tel cas, de distribution. Quant à ces hommes qui, dans notre société, produisent sans échanger, ou du moins obtiennent sans échange une partie de leur revenu, on ne les laissera sans doute pas de côté quand on étudiera le problème de la distribution, et on leur fera application de la théorie à laquelle, par l’étude de ce problème, on aura abouti. Mais celte application repose sur une assimilation de ce revenu directement obtenu aux revenus qui sont obtenus par l’échange ; et ce qui justifie une telle assimilation, c’est la possibilité qui existe pour ces individus dont nous parlons d’engager leur activité économique tout entière, si l’on peut s’exprimer ainsi, dans le système général des échanges.

On peut admettre, quand on veut se donner une idée sommaire de la manière dont la distribution s’opère, que celle-ci résulte uniquement d’échanges. Certaines sortes de revenus proviennent immédiatement de l’échange : le salaire par exemple — dans le sens usuel et premier du mot tout au moins — est le prix que l’on paie à l’ouvrier pour la force de travail qu’il vous cède. Tel autre revenu — le profit de l’entrepreneur — apparaîtra comme résultant indirectement de l’échange, puisqu’il est constitué par ce que la vente de ses produits laisse à l’entrepreneur, après qu’il a retranché tous les frais de production. De quelque sorte de revenu qu’il s’agisse, toujours, pour comprendre de quelle façon il se forme, il faudra se reporter à la théorie de l’échange et de la valeur. La théorie de la distribution, dans certaines de ses parties, sera une application de la théorie de la valeur à de certaines espèces de biens ; et dans ses autres parties, elle se déduira de la théorie de la valeur.

332. Théorie adverse. — Cette vue, toutefois, n’est pas acceptée universellement. Il s’est trouvé des auteurs pour nier que la théorie de la valeur — de la valeur des marchandises — donnât la clef des phéno mènes de la distribution (1).

La distribution, d’après eux, ne résulterait (1) En dernier lieu, Halévy (Les principes de la distribution des richesses, dans la Revue de métaphysique et de morale, 1906). Landry 3 ?