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1868-69, 803 en 1870-71, 867 en 1872-73 ; la production de l’or est de 521 millions en 1874-75, 603 millions en 1876-77, 557 millions en 1878-70. Or le tableau de Sauerbeck donne aux années 1870-71 la cote 98, aux années 1872-73 la cote 110, aux années 1874-75 la cote 99, aux années 1878-79 la cote 85 ; dans un autre tableau, les chiffres sont 120, 131, 128, 107. Il apparaît ainsi que le ralentissement dans l’accroissement du stock monnayable, conséquence de la suspension de la frappe libre de l’argent, a élevé la valeur de la monnaie.

2° La deuxième méthode est beaucoup plus conjecturale. Elle consiste à évaluer les changements qui ont eu lieu, au cours d’une période donnée, dans les divers facteurs qui influent sur la valeur de la monnaie — le volume des transactions, les emplois industriels des métaux précieux, etc. —, à déterminer ensuite ce que la production des métaux précieux aurait dû être pour que la valeur de la monnaie demeurât la même, à mesurer les excédents ou les déficits de la production réelle des métaux précieux par rapporta cette production « normale », et à comparer la courbe de ces excédents ou de ces déficits avec celle des index-numbers. Appliquant celte méthode à l’étude de la période 1878-1900, Aupetit a trouvé, entre les deux courbes que nous venons de dire, une similitude de forme qui ne laisse pas d’être frappante.

6. Les conséquences des variations de la valeur de la monnaie.

326. Vrai sens de la question. — On s’est posé assez souvent la question des conséquences qu’ont les variations de la valeur de la monnaie. Il faut bien s’entendre sur le sens de cette question. Dans les réponses, en effet, qui y ont été données, il n’est pas rare que l’on rencontre des formules qui marquent une certaine confusion d’idées, ou qui du moins peuvent produire une telle confusion. Certains auteurs disent que les variations de la valeur de la monnaie ont pour conséquence, soit la hausse, soit la baisse des prix. On peut comprendre d’où vient cette façon de dire. Elle procède, à l’ordinaire, d’une distinction que l’on fait — plus ou moins nettement — entre ces facteurs du pouvoir d’achat de la monnaie qui sont en quelque sorte inhérents à celle-ci — telle la quantité de la monnaie — et ceux qui lui sont extérieurs — tels les facteurs qui déterminent le volume des transactions —. C’est aux premiers seulement de ces facteurs qu’on rattache la valeur de la monnaie, en ce sens qu’on ne parle de variations de la valeur de la monnaie que là où leur influence se manifeste. Et comme pour la rattacher plus étroitement à eux, on sépare la valeur de la monnaie des prix, on en fait quelque chose d’intermédiaire,