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ment d’indiquer, comme activant celle-ci, le développement du crédit et la généralisation de la pratique du dépôt.

1° L’individu qui sait pouvoir, à l’occasion, trouver du crédit, ne s’inquiétera pas du risque qu’il court d’avoir à effectuer des paiements exceptionnellement importants ou des séries de paiements dans un moment où les rentrées seraient rares ; si même il est en mesure de prévoir à l’avance ses recettes et ses débours, il pourra se dispenser de mettre longtemps à l’avance de l’argent en réserve en vue d’un gros paiement qu’il aura à faire à une date donnée : il pourra donc réduire ses disponibilités dans une proportion notable.

2° Voilà pour le crédit ; et voici pour les dépôts. Quelques disponibilités que notre individu de tantôt croie devoir garder, supposons qu’il en dépose une partie dans une banque. De la sorte, elles demeureront pour lui des disponibilités : il peut retirer son argent quand il lui plaît. Mais la banque, qui reçoit beaucoup de dépôts semblables, pourra sans inconvénient employer une partie de l’argent qu’on lui confie. De l’argent circulera donc qui autrement fût resté inactif dans des caisses : la rapidité de la circulation monétaire sera accrue.

4. Complément de la théorie.

317. Le coût de production de la monnaie. — Voulant étudier le problème de la valeur de la monnaie, nous avons raisonné jusqu’à présent sur une hypothèse qui représente une simplification de la réalité : nous avons pu, ainsi, mettre en lumière l’action des trois facteurs principaux par lesquels cette valeur de la monnaie est déterminée. Il nous faut, maintenant, prendre en considération ces données du problème que nous avions provisoirement éliminées. Nous commencerons par le coût de production de la monnaie.

Il est des monnaies dont le coût de production peut être regardé comme nul : ce sont les monnaies de papier. Mais il en est d’autres, à savoir les monnaies métalliques, qui coûtent à produire. Supposons que la monnaie qui circule soit toute de la monnaie métallique, par exemple de la monnaie d’or. Une certaine théorie veut que la valeur de la monnaie, dans un cas pareil, soit déterminée sinon uniquement, du moins avant tout par ce qu’elle coûte à produire[1]. Nous n’instituerons pas une discussion en règle de cette théorie ; mais nous devons nous demander dans quelle mesure la conclusion à laquelle elle aboutit est vraie.

Le coût de production de la monnaie a-t-il une influence sur la valeur

  1. Les défenseurs les plus récents de cette théorie sont Loria (voir ses Studi sul valore della moneta, Turin, 1891) et Laughlin (Voir ses Principles of money, chap. 8-9).