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change de mains dans une période donnée. A-t-on affaire à des pièces de monnaie de différentes valeurs ? il faudra tenir compte de ces valeurs différentes : si l’on a 10 pièces d’un franc qui, dans une année, ont changé de main chacune 4 fois, et une pièce de 10 francs qui a changé 8 fois, la vitesse moyenne de circulation de ces 11 pièces sera mesurée, non pas par le chiffre de 10 X 4 + 1 X 8 ou de transmissions a l’année, mais 11 11… 10 x 4 —i— 10 x 8… par celui de ou de 6 transmissions.

Que si maintenant une pièce de monnaie, pendant la période que l’on envisage, n’a jamais été transmise, cette pièce entrera dans le calcul, naturellement, multipliée par zéro ; en d’autres termes elle n’y entrera pas. L’encaisse métallique que les banques d’émission conservent pour garantir le remboursement de leurs billets, les dépôts que les particuliers laissent chez leurs banquiers — pour la partie que ceux-ci gardent dans leurs caisses — ne circulent pas, et par conséquent n’influent en rien sur la va leur de la monnaie : on pourrait aussi bien les négliger quand on compte la quantité de monnaie existante. De même pour l’argent que l’on thésaurise : on peut à volonté le faire entrer dans le stock monétaire ou le laisser en dehors.

Quant à ces substituts de la monnaie dont la circulation n’est pas indéfinie, si on veut les regarder comme de la monnaie, et qu’ils n’aient pas circulé pendant toute la période qu’on envisage, il faudra, après les avoir multipliés par le nombre de fois qu’ils contiennent l’unité monétaire, les multiplier encore par cette fraction de la période envisagée pendant la quelle ils ont circulé. Un effet de commerce de 240 francs, par exemple, qui aura circulé pendant un mois, et qui pendant ce mois aura changé de main 2 fois, sera égalé à 20 pièces d’un franc — soit — qui auraient circulé toute l’année, en changeant 24 fois de main.

De quoi la rapidité de la circulation monétaire dépend-elle ? Cette question, on a rarement pris la peine de l’étudier avec soin ; et faute de l’avoir fait, on a adopté, bien souvent, les solutions les moins acceptables.

1° Pour certains, la rapidité de la circulation monétaire dépend de la valeur de la monnaie, laquelle se déterminerait d’une manière indépendante de celle-là, résultant, par exemple, du coût de production. La monnaie prenant une certaine valeur, sa circulation, dit-on, devra être — entre de certaines limites tout au moins — plus ou moins rapide : car c’est la rapidité de la circulation monétaire qui fait, la valeur de la monnaie étant donnée, que le stock monétaire suffise à effectuer les échanges, et ne soit pas surabondant. Mais il est impossible absolument de se représenter un enchaînement de phénomènes réels qui fonde ce raisonnement. Et en par