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Qu’est-ce donc qui modifie le volume des transactions, et qui, ce faisant, modifie aussi la valeur de la monnaie ?

1° Ce sont, en premier lieu, les variations dans la quantité des marchandises échangées. Imaginons que la production d’une certaine denrée vienne à doubler, et supposons, par exemple, que le prix de cette denrée baisse de moitié, en sorte que la somme de monnaie nécessaire pour l’acheter soit la même qu’avant. Les consommateurs — et les producteurs aussi — ayant ainsi les mêmes sommes à dépenser par ailleurs, rien ne sera changé dans le reste de l’économie. Par le fait, cependant, de l’augmentation de la production de notre denrée, le volume des transactions, pourra-t-on dire, aura été accru ; et Je prix de la denrée ayant baissé, la valeur de la monnaie, en suite de cette augmentation de la production, se trouvera avoir monté. Que si, maintenant, on fait d’autres suppositions au sujet de cette variation du prix de la denrée qui accompagne l’augmentation de la production, on se rendra compte aisément que toujours celle-ci sera suivie d’une hausse dans la valeur de la monnaie.

2° Le volume des transactions ne varie pas seulement avec la quantité des marchandises produites. Il varie, encore, avec le nombre des échanges auxquels chaque marchandise donne lieu. Imaginons que les intermédiaires, comme on les appelle, se multipliant, le nombre des échanges dont les marchandises sont l’objet soit doublé. Si l’on suppose que toutes autres choses restent égales par ailleurs — en particulier que la rapidité de la circulation monétaire demeure la même —, le volume des transactions sera doublé, et la valeur de la monnaie aussi.

3° Enfin le volume des transactions, et la valeur de la monnaie avec lui, dépendent du nombre des échanges ou la monnaie intervient ; ou encore, pour mieux parler, les transactions dont le volume influe sur la valeur de la monnaie sont ces seules transactions qui s’opèrent à l’aide de la monnaie. Quand on effectue un paiement par un virement au lieu d’employer de la monnaie, on se donne la disposition — cela va de soi — de cette somme de monnaie qu’on eût dû verser autrement. Que dans la moitié des échanges on réussisse à rendre l’emploi de la monnaie inutile, et ce sera

constance qu’ils n’ont plus été atténués, comme après 1850, par une réduction de la valeur de l’or ». Mais c’est une faute — nous y reviendrons plus loin — de ne vouloir parler de la valeur de l’or qu’à propos de ces changements dans le pouvoir acquisitif de celui-ci qui résultent de phénomènes concernant la monnaie d’une manière directe : si les prix, dans l’ensemble, ont baissé depuis 1873. on doit dire que la valeur de la monnaie a monté. La thèse que notre auteur soutient, en réalité, c’est que la valeur de la monnaie a monté, depuis 1873, par une conséquence immédiate — il est nécessaire de souligner ce mot — des découvertes techniques qui ont réduit le prix de revient de quantité d’articles. C’est de la proposition théorique impliquée dans cette thèse que nous avons essayé de montrer la fausseté.