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capitalisé en plus par les uns, comme aussi peut-être ce qui sera capitalisé en moins par les autres ; il faudrait savoir si l’augmentation première de la quantité des capitaux, faisant baisser le taux de l’intérêt, provoquera par là une consommation de capitaux qui la compensera en partie, ou provoquera au contraire la formation d’autres capitaux encore ; il faudrait savoir quelle sera, sur cet excédent de capitaux qui en définitive s’ajoutera aux capitaux déjà existants, la proportion des capitaux qui seront investis dans la production. Mais aucune de ces questions ne comporte de réponse précise ; et c’est pourquoi l’on ne saurait mettre non plus de précision dans la proposition que nous avons énoncée tantôt.

3° On a dit plus d’une fois que l’augmentation du stock monétaire, élevant les prix, était un stimulant de la production. Quand les prix montent, en effet, les entrepreneurs, escomptant une persistance de cette hausse, se trouvent encouragés à développer leurs entreprises en y engageant des capitaux plus considérables, et à en fonder de nouvelles. Et il n’est même pas nécessaire, pour qu’il en soit ainsi, qu’ils se persuadent que la hausse des prix continuera : sans qu’aucun calcul intervienne, leur prospérité présente les rendra plus confiants et plus hardis. Il faut voir, cependant, que si la hausse des prix est favorable à certains entrepreneurs, elle est d’autre part dommageable à certains autres — dans cette période que nous considérons ici, et qui est celle où elle n’est pas encore devenue générale — . Et il y a lieu de noter en outre que l’augmentation du stock monétaire, tout au moins quand elle résulte de l’exploitation des mines de métaux précieux, est à l’ordinaire trop lente pour que ses effets sur les prit soient très apparents.

L’exposé qui précède se rapporte tout entier à l’hypothèse d’une augmentation de la quantité de monnaie eu circulation. On concevra aisément, maintenant, ce qui se passerait si, au contraire, la quantité de monnaie en circulation venait à diminuer ; et c’est pourquoi nous nous dispenserons d’examiner cette deuxième hypothèse.

3. Les deux autres facteurs principaux.

315. Le volume des transactions. — Le deuxième des facteurs qui déterminent la valeur de la monnaie est constitué par ce qu’on appelle communément la masse des échanges ou le volume des transactions.

Que la valeur de la monnaie dépende effectivement de ce facteur, c’est ce qu’un raisonnement très simple suffit à démontrer. On conçoit sans peine que les marchandises produites, les biens offerts doivent trouver à s’écouler — lorsque cet écoulement ne se fait pas, c’est que les offrants