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dice de 1900, comme 100 constituait le nombre-indice de 1850. Si, par exemple, le nombre-indice de 1900 est 80, on pourra dire que de 1850 à 1900 la valeur de la monnaie a augmenté d’un quart : car achetant avec 80, en 1900, ce qu’en 1900 on achetait avec 100, on pourra avec la même somme qu’en 1850 acheter un quart de marchandises en sus.

311. De l’établissement des nombres-indices. — L’établissement des nombres-indices — ou index-numbers, puisqu’on emploie souvent le nom anglais — soulève quelques questions qu’il importe d’indiquer.

1° Quelles sont les « marchandises » dont on doit considérer les prix, quand on veut établir les index-numbers ? Pour bien faire, il faut considérer les prix de toutes les marchandises. Plusieurs auteurs ont été d’avis qu’il convenait de laisser de côté la main-d’œuvre. Ils ont fait observer que nous achetons, en tant que consommateurs, non point de la main-d’œuvre, mais seulement des « produits » ; ils ont dit que les prix de la main-d’œuvre, ici, feraient double emploi avec ceux des produits. Cette remarque serait juste si on demandait aux index-numbers — comme on peut le leur demander, et comme on le leur demande en effet souvent — de nous renseigner sur ce qu’on peut proprement appeler le prix de la vie : il faudrait seulement faire une réserve au sujet des travaux qui procurent des services directement aux consommateurs. Mais si l’on demande aux index-numbers de nous renseigner sur la valeur de la monnaie, la remarque ci-dessus cesse d’être fondée. La monnaie sert à la fois à payer la main-d’œuvre et à payer les produits ; pour connaître la valeur qu’elle a, dès lors, il est nécessaire de savoir ce qu’elle achète de main-d’œuvre aussi bien que ce qu’elle achète de produits.

Pour la même raison qui vient d’être indiquée, il conviendra de relever les prix des matières premières, des « demi-produits » en même temps que ceux des produits achevés. Et pour ce qui est de ceux-ci, on ne relèvera pas soit les prix de gros, soit les prix de détail — c’est entre ces deux partis que l’on croit d’ordinaire qu’il faut choisir — ; on relèvera et les prix de gros et les prix de détail, pour les faire entrer en compte les uns et les autres. Bref, la valeur de la monnaie étant définie par ce qu’elle achète de chaque chose, il faudra noter les prix de tout ce qui s’échange contre de la monnaie.

2° Suffit-il, pour déterminer les index-numbers, de prendre simplement la moyenne des variations subies par les prix des différentes marchandises ? Certains auteurs ont fait ainsi. Mais il apparaît tout de suite que cette méthode n’est pas correcte. Des marchandises de peu d’importance, qui n’occupent qu’une place infime dans l’ensemble des échanges, peuvent avoir subi des variations de prix très notables, cependant que d’autres marchandises beaucoup plus importantes n’auront varié de prix que très peu. Avec la méthode ci-dessus, on arriverait à cette conclusion que dans un tel cas, la