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tité de marchandises qui peuvent être vendues et la quantité qui peuvent être achetées sont égales.

Si nous considérons d’une manière plus particulière la courbe de la demande, nous pourrons dire que le prix de concurrence est déterminé — ou mieux est mesuré — par la valeur d’usage de la dernière unité vendue. C’est en ce sens que l’on parle de l’ « utilité-limite » comme constituant la mesure de la valeur en régime de concurrence.

Dans la figure que nous avons tracée, MP étant le prix de l’unité, OM représente le nombre d’unités vendues, le rectangle OP les sommes payées par les acheteurs, le triangle curviligne EPC les bénéfices des acheteurs, et le triangle curviligne APE, le bénéfice que les vendeurs, de leur côté, retirent des ventes qu’ils font.

294. Une condition requise pour la résolution du problème. — Nous avons donné un premier aperçu de la façon dont les prix se déterminent dans le régime de la concurrence. Il faut maintenant discuter le problème. Et tout d’abord, il est certaines remarques d’ordre général qu’il importe de présenter sur la portée de la théorie esquissée ci-dessus.

La première remarque, c’est que cette théorie qu’on vient de voir ne saurait expliquer la détermination du prix d’une certaine marchandise que si le prix des autres marchandises est supposé fixé. On veut savoir quel sera, sur tel marché, le prix de telle marchandise ? Il faut pouvoir tracer la courbe de l’offre et celle de la demande. Prenons donc, par exemple, la courbe de la demande : la forme de cette courbe variera selon que les demandeurs pourront avoir a un prix plus ou moins bas ces biens, notamment, qui dans une mesure plus ou moins grande remplacent le bien dont on s’occupe, et dont la possession diminue la valeur d’usage qu’il a pour nous ; et quelque bien que l’on envisage, les biens dont la possession influe ? sur la valeur d’usage de celui-là sont extrêmement nombreux. D’ailleurs, si on approfondit les choses, on s’aperçoit que le bien que l’on considère étant vendu un certain prix, le prix de tous ces biens qu’on peut regarder comme constituant à son égard des succédanés en sera influencé. Ainsi, le prix d’un bien ne peut être déterminé que pour autant que les prix des autres biens sont donnés : et en même temps, ces prix dépendent eux-mêmes du prix en question. Et il peut sembler qu’il y a là un cercle ; il y en a même un en effet, en un sens. Mais la difficulté qui parait se dresser devant nous s’évanouit, si nous comprenons bien les rapports de la théorie et de la réalité, si nous savons voir que dans la réalité, à quelque moment