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car alors il y aurait 2 acheteurs seulement pouvant acheter, contre 3 vendeurs pouvant vendre. En définitive, il s’établira entre 400 et 430 francs.

Si nous posons le problème en termes généraux, nous arriverons aux conclusions suivantes.

1° Les estimations des vendeurs et des acheteurs étant rangées, les premières dans l’ordre croissant, les autres dans l’ordre décroissant, ce nombre d’unités sera vendu qu’on ne pourra pas dépasser sans que les estimations des vendeurs se trouvent avoir en regard d’elles des estimations moindres des acheteurs.

2° Il n’y aura qu’un prix : en effet, la dernière unité vendue devant se vendre un certain prix la dernière, nous voulons dire, d’après le tableau ci-dessus — , il n’y a rien qui puisse empêcher tous les vendeurs admis à vendre, tous les acheteurs admis à acheter de profiter de ce prix.

3° Reste à déterminer exactement le prix. Convenons d’appeler a l’estimation du dernier vendeur admis, b celle du premier vendeur exclu, c celle du dernier acheteur admis, d celle du premier acheteur exclu. Le prix ne pourra pas atteindre b, et il ne pourra pas dépasser c : nous pouvons donc dire que son maximum sera représenté par la plus petite des quantités h et c. D’autre part, ce prix ne pourra pas descendre au-dessous de a, et il ne pourra pas descendre jusqu’à d : il a donc comme minimum, pouvons- nous dire, la plus grande des quantités a et d. Si nous considérons que b et c sont tous les deux plus grands que a et que d, nous pouvons dire que le prix s’établira toujours dans l’intervalle de celles de ces quatre quantités, a, b, c et d qui sont les quantités moyennes, et que ces quantités moyennes seront toujours, selon les cas, a et b, a et c, b et d, c et d. Dans la réalité, les choses vont parfois comme dans l’hypothèse que nous venons d’étudier. Mais à l’ordinaire on pourra représenter l’offre et la demande par des courbes. H en ira ainsi quand, s’agissant de biens indivisibles dont la valeur d’usage est relativement élevée, le nombre des unités tant offertes que demandées sera considérable — qu’on pense aux titres de rente offerts et demandés quotidiennement à la Bourse de Paris — . Et il en ira ainsi, surtout, quand il s’agira de biens divisibles qui se vendent par petites unités.

Convenons donc de figurer l’offre et la demande par des courbes. La courbe de l’offre sera par exemple A B ; la courbe de la demande sera CD — notons en passant que les offrants peuvent être en même temps des demandeurs, et inversement : tel, par exemple, qui offre 4 unités d’une marchandise pour 5, 6, 8, 10 francs achèterait une unité de celle même marchandise si le prix s’établissait à 3 francs, en achèterait 2 s’il s’établissait à 12 francs, etc. — . Et quel prix aura-t-on ? ce prix M I1 que détermine la rencontre des deux courbes, ce prix, en d’autres termes, pour lequel la quan