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la quantité de monnaie en circulation, les variations du change, à ne con sidérer que leurs résultats finaux, sont indifférentes. Reprenons l’exemple de tantôt : si dans un pays à circulation de papier, où l’effet de 100 francs sur tel pays étranger se négocie à 130 francs, la quantité de papier en circulation vient à doubler, le même effet de 100 francs se négociera à 260 fr. Mais il n’en sera ainsi que parce que les prix, en conséquence de l’augmentation de la monnaie, auront doublé. Si donc nous négligeons les perturbations temporaires — des engagements pris alors que le change avait un certain cours devront être exécutés avec un cours différent —, si nous comparons l’état premier et l’état dernier des choses, nous ne constatons pas qu’aucun changement accompagne la variation du change : les mêmes marchandises seront vendues et achetées, et dans les mêmes quantités, d’un côté et de l’autre.

2° En tant qu’il correspond à un certain rapport des créances et des dettes des pays, notamment aux conditions de la production dans chacun de ces pays et aux conditions de l’échange entre eux, on est tenté de dire, au premier abord, que le change a une importance réelle. Tantôt il favorise, comme nous l’avons vu, les exportations, et il met obstacle aux importations, tantôt il fait l’inverse. Toutefois on ne saurait, ici, considérer les conséquences du change en le détachant lui-même de la cause qui le produit ; et cette cause, répétons-le, c’est le fait que le pays où l’on observe le change, si les effets qui y sont payables devaient s’échanger au pair contre les effets payables dans les autres pays, achèterait à ceux-ci plus qu’il ne leur vendrait, ou inversement. Il faut réunir la première cause et le der nier résultat ; et alors, ce qui se manifeste, c’est l’impossibilité où est un pays de contracter indéfiniment plus de dettes qu’il n’acquiert de créances ; c’est d’une manière plus générale l’existence, pour un ensemble de conditions données, d’un équilibre monétaire entre les pays. Le change ne fait guère, en somme, que marquer avec une certaine approximation les conditions de cet équilibre. Il est l’indice d’un état de choses déterminé. Mais s’il a une signification, il n’a point par lui-même de l’importance.

273. Comment on peut corriger le change. — On s’est occupé sou vent de rechercher comment on pouvait corriger le change, et particulièrement le faire baisser quand il s’est élevé au-dessus du pair. Disons quelques mots des principaux moyens qui ont été proposés.

1° On peut faire baisser le change, notamment dans les pays à monnaie dépréciée, en restreignant la circulation monétaire. Mais c’est là une me sure qui n’est pas toujours facile à appliquer. Et surtout, comme il résulte de ce qui a été dit tantôt, c’est une mesure qui n’apportera guère de changement à la situation économique réelle du pays auquel on peut s’intéresser.

2° On peut faire baisser le change, a-t-on représenté, en élevant le taux