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tion et de l'échange, entre le pays en question et les pays étrangers, en tenant compte aussi des obligations pécuniaires que celui-là a pu con tracter à l’égard de ceux-ci. Imaginons un pays R qui ait des rapports seulement avec un deuxième pays S ; supposons que le pays R ait une circulation d’argent, et que le pays S ait une circulation d’or. Le change de R sur S est au-dessus du pair. Qu’est-ce que cela signifie ? Cela signifie que s’il n’y avait point de change, les sommes que le pays R est obligé de payer au pays S et celles pour lesquelles ses habitants auraient intérêt à lui acheter des marchandises, totalisées, dépasseraient les sommes que S, de son côté, devrait payer à R ou aurait intérêt à lui payer. Attachons- nous aux seuls échanges commerciaux : si le change de R sur S est au- dessus du pair, c’est que, au pair, R achèterait à S plus que S ne lui achèterait. Le change de R sur S, dès lors, sera d’autant plus élevé que ces importations qui seraient avantageuses aux gens du pays R — le change étant au pair — se chiffreront par des sommes plus considérables, et que, d’autre part, ces exportations de R seront moins considérables qui seraient avantageuses — toujours au pair — aux habitants de S ; pour être plus exact, le change dépendra des courbes dessinées par ces bénéfices x de consommateurs que les échanges assureront aux importateurs de l’un et de l’autre pays. Figurons par le point 0 le pair ; représentons sur la ligne X Y le change plus ou moins élevé du pays R sur le pays S. Soit ABC la courbe descendante de ces bénéfices de consommateurs que les gens de R retireraient, au pair, de leurs importations — ces bénéfices de


Fig. 6.

consommateurs étant estimés relativement aux prix — . Soit d’autre part D E F la courbe, décroissante également, de ces bénéfices de consommateurs que les exportations de R assureraient, au pair, aux gens de S. M étant le point ou les deux courbes se rencontrent, le change sera égal à O N, ou à M P.

2° Le prix du change sera influencé, quand il s’établit entre deux pays qui n’ont pas la même circulation monétaire, par la quantité de monnaie dépréciée qui circule dans le pays où cette monnaie a cours. Ce n’est point ici, à vrai dire, une influence directe, mais une influence indirecte, qui s’exerce par l’intermédiaire des prix. Soit deux pays, dont l’un a une circulation de papier, et l’autre une circulation d’or ; le premier a un change défavorable sur le second : un effet de 100 francs sur ce dernier s’y