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monométallisme-or. Pour résoudre la question qui se pose ici, on peut se placer à des points de vue, et dans des hypothèses diverses.

1° On peut se préoccuper des intérêts généraux de l’humanité, ou des intérêts particuliers d’une nation : car entre les uns et les autres il n’y a pas nécessairement coïncidence, tant s’en faut.

2° On peut chercher à résoudre le problème par rapport à une nation déterminée ; on peut aussi chercher à le résoudre par rapport à un groupe d’États, ou à l’ensemble des États. Cette distinction ne coïncide pas exactement avec la précédente : on peut concevoir un homme qui chercherait à faire adopter par son pays un régime monétaire défavorable à celui-ci, mais qui serait conforme aux intérêts de l’humanité en général ; et il ne manquera pas de gens pour se déclarer en faveur de l’adoption universelle d’un régime contraire aux intérêts de l’humanité, mais qui avantagerait leur pays.

3° S’occupe-t-on d’une nation, ou d’un groupe de nations : la solution à laquelle on sera conduit dépendra, souvent, du régime monétaire en vigueur dans les autres nations. C’est la première division qui nous fournira le plan de notre discussion.

243. Le point de vue des intérêts généraux de l’humanité. — Les. partisans du bimétallisme se sont placés, le plus souvent, au point de vue des intérêts généraux de l’humanité ; et ce qu’ils demandaient, c’était l’adoption, sinon par tous les pays, du moins par les pays économique ment les plus avancés, de ce régime bimétalliste que la France avait établi chez elle à la Révolution.

1° A l’appui de leur thèse, les bimétallistes avançaient, tout d’abord, que le bimétallisme atténue les variations qui peuvent se.produire dans la valeur de la monnaie ; or il y aurait des raisons sérieuses de désirer que la.valeur.de la monnaie varie le moins possible. Nous aurons à parler plus lard des conséquences des variations qui ont lieu dans la valeur de la monnaie. Admettons, pour l’instant, que ces variations soient fâcheuses. Est-il véritable qu’elles doivent être diminuées par le bimétallisme ? Peut— être ici est-il nécessaire d’introduire des distinctions dont on ne s’est avisé ni du côté des bimétallistes ni de l’autre.

Supposons que le monométallisme-or soit en vigueur partout. La production de l’or est faible, le stock d’or ne s’accroît que lentement ; cepen


Il n’existe pas de travail exposant et discutant d’une manière vraiment satisfaisante les tttéoT< « 8 bimétalliste ét monométalliste. Les plaidoyers les plus fameux en faveur du bimétallisme sont ceux de Wolowski (La question monétaire, 1868) et de Cernuschi (Or et argent, 1874, Ijx, monnaie bimétallique, 1876). Le bimétallisme e*t. critiqué, 4’une manière à ta vérité sommaire, dans Messedaglia, La moneta, chap. 4, dans e.Bandtvfirterbuch d. S., article Doppelwiihrung, par Lexis (t. III), dans Schmolier, firundrits, § 168,’chez Graziani, Islitutioni di eoonomia polit ion, liv. V, chap. 4, etc.