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grande partie, des facilités que la monnaie a créées pour les échanges, en tant qu’intermédiaire des échanges et en tant que mesure de la valeur. 11 nous sera permis, au reste, de ne pas y insister longuement. Quand nous avons caractérisé l’économie contemporaine comme mercantile, nous avons montré que la multiplication des échanges représentait un accroissement considérable de la production ; nous avons dit aussi que, par cette multiplication des échanges, une solidarité toujours plus étroite unissait en des systèmes toujours plus vastes les phénomènes et les sujets économiques. Ajoutons seulement, d’un mot, qu’en raison de cette solidarité croissante, et pour d’autres causes encore, le développement de l’économie monétaire a accru et l’inégalité et l’instabilité des conditions économiques des individus.

Les conséquences économiques de l’emploi de la monnaie se sont pro duites, dans une certaine mesure, indirectement. Elles ont retenti, à leur tour, sur toute la vie sociale. Il suffira d’indiquer que ce sont elles qui ont rendu à la fois possible et nécessaire, par exemple, la constitution des États modernes, en attendant qu’elles amènent — comme il semble que par leur développement naturel elles arriveront à faire quelque jour — la superposition aux organisations politiques présentes d’une organisation plus vaste et même universelle.

II. — Les monnaies métalliques

1. La monnaie comme institution d’État. De diverses questions relatives aux monnaies métalliques.

233. La monnaie institution d’État. — Nous ne raconterons pas ici, même de la façon la plus rapide, l’histoire de la monnaie  ; l’occasion se présentera, au reste, de mentionner tels faits qu’on y trouve et qu’il est utile de connaître. Nous nous placerons dans l’époque contemporaine. Outre que les faits contemporains sont ceux qui nous intéressent le plus, on notera que la monnaie, si elle joue depuis longtemps un rôle considérable dans la vie économique, n’a jamais eu autant d’importance que de nos jours, où l’économie a un caractère mercantile si accusé, et que certaines des questions pratiques qui se rapportent à la monnaie, en consé


Pour cette élude, on trouvera une première orientation dans Schmbller.&j-uji’f— riss, g§ 164-105 (trad. lr., t. III ; voir la bibliographie en tète du § 162 j. et dans le Handwbrterbuch der Staatswissenschaften, article Afiimwesen, u-v, par Jleyer. Pick, Sornmerlad et Lexis (t. V). Sur la monnaie dans l’antiquité, consulter Babelon. Les origines de la monnaie, Paris, Didot, lv’.’7 ; sur la monnaie dans les temps modernes, lire Shaw, Histoire de la monnaie (1252-1894), trad. fr., Paris. Guillaumin, 1896.