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ainsi, par tête d’habitant, de 347 francs, au lieu de plus de 600 aux États Unis.

En Allemagne, en 1904, les capitaux assurés — toujours en négligeant les assurances populaires — s’élevaient à 4.185 millions de marks populaires sociétés par actions et à 4.032 pour les sociétés mutuelles ; les primes encaissées étaient de 193 millions de marks pour 26 sociétés par actions, et de 152 millions pour 18 sociétés mutuelles ; les placements des premières sociétés se montaient à 1.712 millions de marks, ceux des deuxièmes à 1.463 millions[1].

En France, dans l’année 1904, les 10 compagnies d’assurances sur la vie à primes fixes ont assuré pour 378 millions de francs de capitaux et constitue pour 7,5 millions de rentes ; à la fin de cette même année, les capitaux en cours atteignaient 3.007 millions, les rentes en cours 92,9 millions, les réserves 2.202 millions[2].

215. Par qui il convient que la fonction de l’assurance soit remplie. — Des indications que nous venons de donner il résulte que la fonction économique de l’assurance, aujourd’hui, est remplie principalement par des entreprises particulières. La façon dont ces entreprises s’acquittent de leur fonction a donné lieu à des critiques nombreuses et très vives. Voici les principales.

1° La gestion des compagnies d’assurance est très coûteuse. En Allemagne, pour 33 sociétés par actions d’assurance contre l’incendie, le vol par effraction, etc., les frais de gestion, avec les impôts, ont absorbé en 1901 35 millions de marks, alors que les primes encaissées s’élevaient seulement à 121 millions et que ces compagnies réglaient pour 77 millions de dommages. Nous avons vu que pour les compagnies françaises d’assurance contre l’incendie — lesquelles sont syndiquées, et n’ont par conséquent à se préoccuper que de la concurrence des sociétés étrangères — les commissions, en 1904, s’étaient élevées à 30 millions et les frais généraux à 11,3 millions, cependant que ces compagnies encaissaient 121 millions de primes nettes et payaient 64,7 millions seulement de sinistres. En 1901, les 25 principales compagnies américaines d’assurance sur la vie ont contracté pour 1.250 millions de dollars de nouvelles polices ; les frais ont représenté 86 % des primes. Ces compagnies américaines donnent de 511 à 75 % de commission sur le montant de la prime de la première année, et 5 % lors du paiement des primes subséquentes (4).

2° Les compagnies d’assurances réalisent de gros bénéfices. Les actions des compagnies françaises, par exemple, rapportent des dividendes énormes



Statistisches Jahrbuch, p. 312.

Cf. Kaffalovich, Le marché financier, 1905-06, p. 27.

  1. Statistisches Jahrbuch de 1907, pp. 308 et 310.
  2. Annuaire statistique pour 1905, pp. 299 et 108*.