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prendre à l’égard de la spéculation sur les valeurs — celles par exemple qui sont en vigueur à Berlin, à savoir l’interdiction des opérations à terme aux personnes qui ne sont pas inscrites au registre de Bourse, l’interdiction des opérations à terme sur les valeurs industrielles et minières — ne semblent pas avoir eu jamais beaucoup d’effet.


VIII. — La banque[1]


1. Le crédit. La banque comme organe du crédit.


196. Le crédit. — Les affaires dont les banques s’occupent sont multiples et variées. Parmi les opérations auxquelles elles se livrent, il en est une première catégorie qui se rapportent, directement ou indirectement, à la monnaie et à certains de ses substituts. C’est ainsi que les banques font le commerce des métaux précieux, celui des monnaies, et celui des effets. Cette dernière sorte d’opérations, en particulier, a une très grande importance, comme nous aurons occasion de le voir par la suite, quand nous étudierons le change. Le plus grand nombre, toutefois, des opérations des banques se rapportent au crédit. Et c’est en tant qu’organes du crédit que nous voulons les considérer ici. Il nous convient dès lors, pour commencer, de définir le crédit.

On a donné du crédit des définitions subjectives : les unes s’attachent particulièrement au débiteur et mettent en relief les obligations auxquelles il souscrit ; les autres s’attachent au créancier et parlent de la confiance que celui-ci fait à son cocontractant. Il semble préférable de chercher une définition objective, une définition de cette sorte pouvant seule indiquer l’essence même du crédit.

Considérant le crédit de cette deuxième manière, on a dit avec raison que dans la notion du crédit l’idée du temps était impliquée. Il faut ajouter que dans les opérations de crédit proprement dites le temps intervient non pas d’une manière accessoire, mais comme un élément fondamental[2]. Un propriétaire foncier cède la jouissance de sa terre à un autre individu qui l’exploitera en sa place : c’est nécessairement pour une certaine durée que cette cession est consentie, puisque l’exploitation de la terre exige des travaux qui se développent dans le temps et ne donnent pas leur fruit tout de

  1. Voir Wagner, Der Kredit und das Bankwesen, dans le Handbuch de Schönberg, lre partie.
  2. Cf. Laughlin, Principles of money, Londres, Murray, 1903, chap. 4, § 1.