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Les frais de transport des marchandises ont été évalués pour les grandes voies de terre de l’Europe centrale, dans la période de 1750 à 1850, à une somme allant de 0,25 à 1 franc par tonne et par kilomètre. Le transport par chemin de fer, vers 1900, ne coûtait plus dans l’Europe occidentale que 3 à 4,5 centimes en moyenne, et s’abaissait, pour les marchandises en masses voyageant sur de grandes distances et bénéficiant de tarifs exceptionnels, jusqu’à 2,75 ou même 1,5 centimes. Sur les fleuves sans péage, en Allemagne, le fret se tient en moyenne entre 0,5 et 1,1 pfennig ; sur mer, il oscille entre 0,1 et 0,4 pfennig. Dans la période 1866-70, le fret du froment était de 23,40 cents par bushel de Chicago à New-York, et de 5,92 pence de New-York à Liverpool, soit au total 6,69 francs par quintal. En 1904, les chiffres correspondants étaient 4,71 cents, 1,13 penny et 1,32 franc[1].

Mais bien d’autres avantages accompagnent le bon marché des transports. Indiquons seulement les principaux.

1° La vitesse. Grâce à elle, des marchandises peuvent être transportées qui se gâteraient si les transports étaient plus lents : le lait, les fruits, les légumes, etc. Les expéditions de marchandises peuvent être réglées plus exactement d’après les fluctuations des prix sur les différents marchés. Les déplacements des personnes sont moins fatigants ; et certains voyages peuvent être entrepris qui n’auraient point d’utilité autrement. Il n’est pas besoin, enfin, d’insister sur tout ce que permet de faire la transmission aujourd’hui quasiment instantanée des messages.

2° La régularité. On a de nos jours des services de transports sur lesquels on peut compter d’une manière à peu près absolue pour faire partir à date fixe ses marchandises, ou pour partir soi-même : car les moyens de transport dont on se sert sont en mesure de faire face même à une demande qui viendrait à s’accroître soudainement dans une forte proportion. D’autre part, quand des marchandises sont expédiées, ou que l’on part soi-même, on connaît par avance avec une grande exactitude le moment de l’arrivée.

3° La sûreté. Les risques d’accidents pour les personnes sont de 15 à 20 fois moindres, par exemple, sur les chemins de fer qu’ils n’étaient dans les diligences de l’ancien temps. Et les risques sont moindres aussi pour les choses.

4° La commodité. Il est inutile de rappeler les conditions des voyages d’autrefois, la cérémonie initiale du placement des genoux dans les voitures, etc. Et les marchandises aussi, est-on tenté de dire, voyagent aujourd’hui plus commodément : on peut en effet, avec les moyens de transport modernes, prendre plus aisément des dispositions qui en assurent la parfaite conservation.

  1. Aperçus statistiques, tableau 237.