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pendant la période 1891-1897, les salaires absorbaient 55,6 % des recettes, tandis que les autres dépenses n’absorbaient que 37,4 %. Le rôle du capital fixe, néanmoins, y devient de plus en plus grand. Et la productivité de la main-d’œuvre, en même temps, va croissant. Dans les mines de houille allemandes, chaque travailleur produisait par an, en 1850, 172 tonnes, et en 1894, 271 ; dans les mines de lignite, les chiffres correspondants sont 134 et 734 ; dans les mines de fer, 52 et 407 ; dans la fabrication de la fonte, chaque ouvrier produisait en moyenne, en 1861-65, 38 tonnes de métal, et en 1897, 226.

La production minière et métallurgique se fait principalement dans de grands établissements. En Allemagne, à la date de 1895, on comptait 4.003 exploitations minières et métallurgiques, occupant 536.289 personnes ; mais les exploitations de plus de 50 personnes, au nombre de 1.164, occupaient 511.184 personnes, et représentaient la presque totalité de la production. Aussi l’industrie extractive et métallurgique est-elle exercée, pour la plus grande partie, par des sociétés paradions. Certains États, cependant, possèdent quelques établissements : l’État prussien, par exemple, a des salines et des mines de houille importantes. Des particuliers isolés ont aussi des mines ou des usines métallurgiques ; mais celles-ci ne sauraient être considérables. Les mines et la métallurgie, au reste, sont parmi les industries où les coalitions d’entreprises se sont le plus multi pliées. Nous avons parlé de certaines des combinaisons qui s’y sont formées, comme le Syndicat Rhénan-westphalien, le Comptoir de Longwy, le trust américain de l’acier et la Standard oil company.

168. Données statistiques. — Voici quelques renseignements statistiques sur l’ensemble de la production minière et métallurgique, ou sur la production minière seulement, dans quelques pays pris séparément et dans le monde entier.

En France, en 1904, le nombre des mines et des salines concédées était de 1.494, dont 580 exploitées ; à quoi il faut ajouter 205 minières et une assez grande quantité de marais salants ; le nombre des ouvriers employés s’élevait à 191.009, celui des machines à vapeur à 3.805, faisant 291.193 chevaux, et la valeur des produits atteignait 514 millions. La métallurgie du fer, en 1897, occupait 68.800 travailleurs, avec 2.294 machines à vapeur faisant 165.594 chevaux. En Allemagne, les mines et la métallurgie, en 1895, occupaient 567.753 personnes, soit 3 % de la population activent en laissaient vivre 1.847.270, soit 3,39 % de la population totale. La puissance totale des machines à vapeur se montait à 990.492 chevaux. Dans le Royaume-Uni, ces mêmes industries jointes aux industries des pierres et de la terre occupaient, en 1891, 1.760.755 personnes — dont 1.503.225 pour l’Angleterre — : mais ces chiffres comprennent les serviteurs. Les mines seules, en 1896, occupaient 725.803 ouvriers. Aux États-Unis,