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raves, pommes de terre, etc. — ; 3° celle des fourrages ; 4° les cultures commerciales, c’est-à-dire ces cultures dont les produits ne peuvent être consommés par les agriculteurs eux-mêmes, et que ceux-ci ne peuvent que vendre — graines oléagineuses, plantes textiles, etc. —.

On pourrait remplacer cette classification par une autre qui distinguerait 1° la culture des céréales et autres farineuses ; 2° celle des pommes de terre ; 3° les cultures maraîchères ; 4° la production des fourrages ; 5° les cultures industrielles. Cette dernière catégorie comprendrait toutes les cultures dont les produits sont destinés à subir une élaboration plus ou moins compliquée. Il faut citer ici, notamment : a) la betterave et la canne à sucre ; b) le cacao ; c) le café, le thé, les épices ; d) le houblon : e) le tabac ; f) les plantes oléagineuses ; g) les plantes textiles ; h) les plantes tinctoriales ; i) les plantes médicinales.

On pourrait constituer une sixième catégorie pour les cultures de fleurs, que certaines statistiques inscrivent parmi les « industries ».

À côté de l’agriculture — dans le sens le plus étroit du mot — il y a la viticulture. Il y a ensuite l’arboriculture, qui tantôt produit des fruits immédiatement comestibles, tantôt donne des fruits d’où l’on tirera des produits comestibles moyennant certaines opérations industrielles — telles sont les olives —, tantôt encore fournit des matières premières, des matériaux à l’industrie — ainsi les feuilles de mûrier —.

On sait qu’il faut rattacher à l’agriculture l’élevage : les bêtes qu’on élève, en effet, sont élevées presque toujours dans les champs, ou du moins dans des exploitations agricoles ; elles consomment certains produits de ces exploitations, et en revanche s’y rendent utiles, souvent du moins, en diverses manières. Citons parmi ces bêtes les chevaux, les bœufs, les moutons, les porcs, les chèvres, les bêtes de basse-cour — volailles, lapins, etc. —, les abeilles.

Quant à l’exploitation des forêts, elle est quelque chose d’analogue à l’arboriculture, dont elle ne se distingue guère que par les soins moins grands qu’exigent les arbres des forêts.

160. La technique agricole : ses caractères spéciaux. — La technique agricole présente, si on la compare à la technique des autres branches de la production, des caractères tout à fait spéciaux[1].

1° Tout d’abord les conditions météorologiques influent sur la production agricole. Cette influence, on a essayé de la réduire, et on est arrivé, sur ce point, à quelques résultats : on peut, dans certains cas, remédier à la sécheresse excessive de la saison par l’irrigation ; on peut mettre les bêtes à l’abri quand le temps est trop froid, et abriter les plantes aussi contre le froid ou le vent ; on peut détourner la grêle d’un champ qui en

  1. Voir là-dessus David, Sozialismus und Landwirtschaft, chap. 1, et passim.