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la proportion des artisans et des petits commerçants est de 25 % dans les banques populaires italiennes, lesquelles, en 1898, étaient au nombre de 594 et faisaient 824 millions de francs de prêts ou d’escomptes.

Les associations coopératives de vente, d’achat, de crédit, toutefois, ne paraissent pas se développer beaucoup parmi les petits industriels et les petits commerçants. Cela tient aux conditions particulières de la concurrence que ceux-ci se font entre eux. De deux papetiers voisins, par exemple, l’un ne peut guère réussir sans causer la ruine de l’autre ; il ne faut guère attendre, dès lors, qu’ils se soutiennent mutuellement.

Dans l’agriculture, il n’en va pas comme dans l’industrie et le commerce. Quand un petit agriculteur vend ses produits, si le marché est tant soit peu étendu, comme il arrive à l’ordinaire, sa vente n’a aucun effet sensible sur le prix où les autres pourront écouler leurs produits. Aussi l’association pour des tins économiques a-t-elle pris dans ces dernières an nées, chez les agriculteurs, un développement qui, en de certains pays, a quelque chose de prodigieux. Passons en revue les principales formes de cette association[1].

1° Associations pour l’achat des matières premières et des instruments. — En France, les syndicats agricoles créés par la loi de 1884 s’occupent à l’ordinaire — bien que ce ne soit pas là leur véritable destination — d’acheter pour leurs membres des engrais, des semences, des machines, etc. On estimait, pour 1905, le nombre des syndicats agricoles patronaux à 3.550, avec 677.000 membres ; le seul syndicat des agriculteurs de la Sarthe compte environ 14.000 membres. Il existe, en outre, des unions de syndicats constituées pour des régions déterminées, ou même pour le pays tout entier. Les syndicats agricoles, d’ailleurs, ne sont pas les seules associations qui s’occupent d’achats pour le compte des agriculteurs.

À combien, maintenant, s’élèvent les achats de ces associations diverses ? Pour 25 syndicats — choisis, à la vérité, parmi les plus gros — on a relevé un total de 23 millions de francs dans une année. Peut-être faudrait-il multiplier ce chiffre par 10. Quant aux réductions que ces syndicats et autres associations analogues procurent à leurs membres sur le prix des marchandises qu’elles achètent, elles vont, notamment pour les engrais, jusqu’à 50 %. Et il faut tenir compte aussi de la bonne qualité de ces marchandises, que les associations sont en mesure de vérifier. Ajoutons que les associations agricoles louent quelquefois, ou même prêtent gratuitement à leurs membres des machines, des instruments qu’ils ne pourraient pas acquérir individuellement.

Associations pour la vente des produits. — En France, les syndicats

  1. Cf. Bourguin, ouvrage cité, chap. 14, II, § i, et Annexe VI, passim, Gide, ouvrage cité, chap. 4, 111.