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des installations de plomberie, etc. Une des raisons, évidemment, qui ont déterminé ces accroissements successifs, c’est tout simplement le désir qu’ont eu les propriétaires des maisons en question de faire fructifier des capitaux dont ils avaient la disposition. Quand on a monté sur le plus grand pied possible une sorte déterminée de commerce, c’est un moyen tout indiqué pour faire plus d’affaires que d’ajouter à ce premier commerce d’autres commerces encore : et on aura d’autant plus de chances d’augmenter par là ses bénéfices que dans un établissement de commerce beaucoup de services — la publicité, les livraisons, etc. — fonctionnent exactement de la même façon pour toutes les ventes que l’on voudra entreprendre.

Mais il y a une autre raison qui pousse les producteurs, souvent, à multiplier le nombre de leurs produits : c’est la nécessité où ils sont de faciliter le plus possible aux clients leurs achats. Un individu veut acheter des jouets pour ses enfants ? il lui sera très agréable de trouver dans un même magasin toutes sortes de jouets réunis : cela lui permettra de choisir ; et si nous imaginons que son choix fût arrêté à l’avance, cela le dispensera de faire plusieurs courses. Une dame veut s’acheter un manteau ? elle sera contente de trouver dans un même magasin des manteaux de drap et des manteaux de fourrure entre lesquels elle pourra choisir ; et elle sera plus contente encore si, dans le même magasin, elle trouve d’autres marchandises encore dont elle a besoin.

C’est surtout quand le producteur s’adresse au consommateur, et non pas à un producteur subséquent, qu’il est obligé de tenir une multiplicité d’articles ; c’est surtout, en d’autres termes, quand il vend au détail. Celui qui achète en gros — le producteur, par exemple, qui se fournit en matières premières — conclut un nombre d’achats relativement petit ; il ne lui en coûtera donc pas beaucoup d’aller chercher chaque chose là où elle est de la meilleure qualité ou le moins chère : et il lui importe beaucoup, par ailleurs, de faire ainsi. Mais pour le consommateur qui a quantité de choses à acheter, il est important que ces choses diverses ne soient point trop disséminées.

Il y a des cas, cependant, où cette production morne peut être très spécialisée qui travaille directement pour la consommation. Le producteur peut se confiner dans une spécialité très particulière s’il a l’intention de présenter sa marchandise au client : il sera possible, par exemple, à un marchand de jouets de ne vendre qu’un seul article si ce marchand est de ceux qui promènent leur marchandise dans la rue, qui en provoquent le désir chez l’acheteur, qui l’offrent à celui-ci, dans le sens plein du mot.

La spécialisation très poussée n’aura pas d’inconvénient si, pour quelque autre raison, elle ne doit causer aucune incommodité au consommateur. Ainsi cela ne nous dérange pas — pour des raisons diverses — de ne trou-