Page:Landry, Manuel d’économique, 1908.djvu/198

Cette page n’a pas encore été corrigée

ce savoir qui consiste en connaissances particulières et celui qui consiste en connaissances générales.

Les découvertes d’ordre particulier n’enrichissent guère l’humanité qu’en agents productifs naturels. Il est vrai que ces découvertes ne laissent pas d’être souvent considérables. Il y a bien peu de territoires, sur la surface de la terre, qui n’aient été visités. Mais les entrailles de la terre recèlent certainement bien des richesses qui nous sont encore inconnues. Sans cesse on trouve de nouveaux gisements de houille, de métaux, de phosphates, de sel, de pétrole, etc. L’exploration du sous-sol de notre planète commence seulement à être faite d’une manière méthodique et vraiment sérieuse.

C’est aux découvertes d’ordre général que l’on pense surtout quand on parle des progrès du savoir humain. Ces découvertes sont d’une part celles qui font connaître aux hommes des biens nouveaux, d’autre part celles qui leur permettent d’obtenir, par des méthodes productives nouvelles, les biens anciens à meilleur compte. De quelle façon modifieront-elles, les unes elles autres, la richesse de l’humanité en moyens productifs ? On hésite à dire qu’elles accroîtront la fertilité des terres, l’habileté des travailleurs : quand on parle, en effet, de la fertilité des terres ou de l’habileté des travailleurs, on institue en général une comparaison entre les différentes terres, entre les différents travailleurs, par rapport à un état donné de la technique productive. Du moins est-il certain que la productivité des terres, du travail, et du capital aussi, sera accrue par les découvertes qui nous occupent, tout de même d’ailleurs que la productivité du travail et du capital sera accrue par ces découvertes d’ordre particulier dont nous parlions ci-dessus.


VI. — L’agencement des moyens productifs

1, La loi dite des rendements décroissants ; sa véritable extension[1].

104. La loi des rendements décroissants. — Nous savons que dans presque toutes les productions le travail, la nature et le capital ont tous les trois un rôle à jouer. Quand à une production, comme il arrive à l’ordinaire, plusieurs moyens productifs devront concourir, la proportion selon laquelle on les emploiera pourra varier. Ainsi, pour avoir une

  1. Lire Marshall, Principles, liv. IV, chap. 3 et 13, et passim (trad. fr., t. I), Valenti, Principii di scienza economica, 57-70, et Carver, Distribution of wealth, chap. 2 ; l’étude du dernier est particulièrement remarquable.