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clair que ce qui importe tout d’abord, c’est la surface dont nous disposerons. Si nous voulons bâtir, il est vrai, nous aurons la ressource, au lieu de nous étendre en surface, d’accroître la hauteur de nos bâtiments. Mais cette élévation des bâtiments a des limites qu’on ne peut guère franchir. De plus, le besoin que nous satisfaisons en construisant ne sera pas satis fait exactement de la même façon si nous élevons nos constructions au lieu de les élargir. Enfin et surtout, le choix de l’un ou de l’autre parti ne sera pas indifférent économiquement, parce que les deux modes de construction ne sont pas également coûteux, et qu’il faut tenir compte en outre du prix de la terre.

Bien entendu, quand nous désirons acquérir de la terre pour la place que cela nous donnera, la surface n’est pas la seule chose que nous considérons. La situation de la terre a ici une importance capitale. On cherche à se loger près des endroits où l’on a ses affaires, ses relations ; on n’établira de même des magasins que dans les lieux où l’on peut trouver une clientèle suffisante : c’est ce qui fait que les terrains valent beaucoup plus dans les villes qu’à la campagne. Les usines elles-mêmes seront situées à proximité des voies de communication par lesquelles elles peuvent recevoir à peu de frais les matières premières qu’elles devront consommer, et expédier à peu de frais leurs produits à leur clientèle. Les jardins et les parcs seront à l’ordinaire attenants aux maisons d’habitation.

Il faut tenir compte encore, dans certains cas, de la vue, laquelle résulte de la formation orographique de la région, etc. Et il faut tenir compte aussi, dans les mêmes cas, du climat — celui-ci d’ailleurs contribue à faire la beauté du paysage —. Qu’il suffise de rappeler la valeur que prennent les terrains dans certains endroits particulièrement favorisés au point de vue des beautés naturelles et de la clémence des saisons.

Passons aux cas où la terre nous est utile, non plus par elle-même, mais par les biens qu’on en peut tirer. Ici la première chose à envisager, c’est la constitution géologique du sol. C’est cette constitution géologique qui fait que dans le sol nous trouverons de la houille, des minerais, du marbre, des phosphates, des pierres précieuses, etc. Et si nous voulons, non pas aller chercher dans la terre des matières, mais lui faire produire, comme on dit, des plantes, c’est sa constitution géologique en premier lieu qui rendra cette terre apte ou inapte à produire telle ou telle sorte de plantes. Selon sa constitution géologique, le sol fournira plus ou moins abondamment aux diverses plantes les aliments dont elles ont besoin pour se développer, il favorisera plus ou moins leur croissance par sa perméabilité ou son imperméabilité, etc.

Il n’y a pas lieu d’insister, maintenant, sur l’influence du climat. Sur l’hydrographie et l’orographie des terres, de même, on peut passer rapidement : on aperçoit sans peine qu’elles modifient le climat, qu’elles créent des