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fait une ascension souffre à l’ordinaire, comme aussi le bicycliste qui fait une course un peu longue, etc. ; seulement ils s’estiment payés de leurs peines par la satisfaction d’avoir gravi un pic difficile, d’avoir couvert un certain nombre de kilomètres, ou par le plaisir d’avoir vu de belles choses. Ce qui est vrai, c’est que la souffrance impliquée par la fatigue est moins vive quand la fatigue n’est pas la condition d’un gain ; c’est que la fatigue encore, en tant que peine, se fait sentir plus vite à celui qui travaille qu’à celui qui joue.

Voici maintenant toute une série d’autres peines que le travail nous cause, du moins dans certains cas.

Il y a des travaux qui sont malsains, qui détériorent notre santé au bout d’un temps plus ou moins long[1].

Il y a des travaux dangereux[2]. Les dangers, du reste, qu’un travail peut comporter sont de sortes très diverses. Quand on parle de travaux dangereux, on pense ordinairement à ceux où l’on risque soit de perdre la vie, soit de se blesser. Mais ne sont-ce pas aussi des travaux dangereux que eux où l’on risque de contracter des maladies ? Il est vrai qu’à parler ainsi, on s’interdit d’établir une démarcation nette entre les travaux dangereux et les travaux malsains ; et de plus, tous les travaux apparaîtront comme dangereux à des degrés divers : car il n’en est sans doute pas qui n’augmentent, tout au moins, nos chances d’attraper telle ou telle maladie, de subir telle ou telle détérioration physique.

Beaucoup de travaux nous condamnent à souffrir des incommodités d’ailleurs plus ou moins fâcheuses : il y a, par exemple, des ateliers où l’on est assourdi par le bruit, d’autres où règnent des odeurs désagréables, etc.





Accidents ayant entraîné la mort ou une incapacité de travail permanente Industries pour 1.000 ouvriers, dans la période de 3 ans 1901-1 WK) Travail des étoffes, vêtement… Industries textiles proprement dites.. Industries de l’alimentation Industries chimiques Métallurgie Terrassement, construction en pierres. 4, 8 24, 4 56, 8 97, 7 190, 9 126, 1 0, 1 0, 9 1, 2 1, 5 2, 8 3, 0

  1. Cf. Maladies professionnelles (Publications de l’Office du travail, Paris, 1903).
  2. Consulter le Rapport sur l’application de la loi du 9 avril 1898 (Recueil documents sur les accidents du travail, n° 16, dans les mêmes publications, Paris, 1905). Nous y relevons, au tableau IV, p. 95, quelques chiffres :