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une jouissance dans le temps, de modifier la répartition de nos revenus dans le temps au profit du futur peut diminuer la somme de notre bien-être. Pour avoir un surcroît de revenu de dans l’avenir, souvent nous ne consentirons à céder dans le présent que  ; l’instrument productif qui donnera pourra ainsi ne valoir que  ; et alors celui qui achète cet instrument fera une opération capitalistique au sens objectif de l’expression ; dépensant pour retrouver , il placera de l’argent à intérêts.

36. Prenons en second lieu un instrument productif qui ne soit point rare, qu’on puisse multiplier à volonté. Il arrivera dans ce cas, dit Böhm-Bawerk, que le prix de cet instrument productif se réglera sur son coût. Examinons donc cette loi du coût d’un peu près. Et pour cela revenons un peu sur la manière dont Böhm-Bawerk la présente, indiquons avec plus de précision que tantôt comment il la déduit, des principes généraux de l’économique[1].

La valeur des biens se déterminant toujours, enfin de compte, par leur utilité, les biens productifs — biens du deuxième rang, du troisième rang, etc. —, vaudront, d’après Böhm-Bawerk, en raison de l’utilité des biens du premier rang qu’ils servent à obtenir. Mais il peut se faire qu’un bien du deuxième rang, que nous appellerons [2], serve à obtenir diverses espèces de biens, A, B et C. Qu’arrivera-t-il alors ? Naturellement il sera pourvu de la manière la plus harmonique à la satisfaction de ces besoins que satisfont les biens A, B et C. Si cela est possible, les exemplaires du bien se répartiront en telle sorte entre les différents emplois auxquels ils sont

  1. Voir II, pp. 189-201, 234-248, et particulièrement pp. 196-201.
  2. C’est-à-dire « Gut zweiter Ordnung ».