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comme je viens de dire. Quand un produit devient meilleur, il peut arriver qu’une quantité moindre de ce produit suffise à rendre le même service où il fallait auparavant une quantité plus grande : un produit alimentaire dont le goût aura été rendu meilleur ne sera pas consommé en moindre quantité ; mais il en sera autrement pour un produit alimentaire que l’on aura rendu plus nourrissant, ou encore pour certains biens durables qu’on aura rendus plus durables. D’autre part un produit nouveau que l’on invente fait délaisser un produit ancien, la bicyclette supplante le canot — c’est à cause de cette parenté des besoins entre eux que je notais il y a un instant[1] — ; et la conséquence finale pourra être, si le bien nouveau exige pour être obtenu beaucoup moins de capitaux que l’ancien, et si en outre la demande de ce bien nouveau doit diminuer d’une façon très notable la demande de l’autre, une diminution de la quantité des capitaux donnant un rendement.



158. J’arrêterai ici mes considérations sur l’intérêt du capital. En terminant, est-il besoin de dire qu’une

  1. Ce n’est pas seulement la parenté des besoins qu’il faut considérer pour savoir si le bien satisfaisant tel besoin supplantera plus ou moins le bien satisfaisant tel autre besoin ; d’autres considérations doivent intervenir ici : ainsi un bien supplantera un autre bien, fera rechercher beaucoup moins celui-ci, si les deux biens en question sont tels que pour en jouir l’homme doive dépenser du temps ; car le temps dont vous disposons est limité.
    — Les répercussions indirectes dont je parle ci-dessus ont lieu même dans le premier de nos deux cas. Si l’on trouve le moyen de produire à moins de frais une certaine marchandise, pour voir les conséquences de ce fait il ne faut pas seulement rechercher combien la consommation de cette marchandise s’étendra, il faut aussi se demander si cette extension de la consommation de notre marchandise, si l’abaissement du prix de celle-ci ne fera pas rechercher moins telle ou telle autre marchandise.