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Mais c’est une question de savoir si en fin de compte les choses se présenteront comme je viens de dire. Un changement qui modifie par lui-même l’échelle des rendement des capitaux a presque toujours des répercussions ; presque toujours il entraîne avec lui toute une série de modifications de cette échelle[1].

Il y a ici deux cas à distinguer.

Le premier cas est celui de l’invention d’une méthode productive nouvelle permettant d’avoir à meilleur compte des produits déjà connus ; et c’est aussi celui de l’ouverture de débouchés nouveaux, de l’extension de productions déjà existantes. Dans ce cas, il arrivera sans doute que la quantité des capitaux pouvant obtenir un certain rendement — relativement élevé — sera accrue ; mais il pourra arriver en même temps que la quantité totale des capitaux à qui une rémunération sera assurée soit réduite.

On invente une méthode nouvelle, et moins coûteuse, pour la production d’une certaine marchandise : cette méthode nouvelle ne manquera pas de prendre la place de l’ancienne. Et alors les capitaux dont on se servira pour l’appliquer rapporteront plus, à quantité égale, que ceux que l’on employait précédemment. Mais dans l’industrie transformée, y aura-t-il plus de capitaux employés, ou moins ? cela dépendra de la nature du besoin satisfait par notre industrie, de la plus ou moins grande élasticité de ce besoin. L’abaissement du prix d’une marchandise — cet abaissement ne peut manquer d’avoir lieu, si la production de la marchandise n’est pas monopolisée, et qu’elle ne soit pas non plus limitée d’une manière nécessai-

  1. La remarque eût pu être faite tout à l’heure déjà, à propos de ces variations de la productivité des capitaux qui ne consistent pas en la découverte d’emplois nouveaux pour le capital. Toutefois elle sera mieux à sa place ici.