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du temps des rendements supérieurs au rendement minimum, à l’intérêt. On peut donc dire : l’intérêt se règle de telle sorte qu’il rémunère tous les capitaux qui sont employés[1], et qu’il ne soit pas suffisant pour rémunérer aucun capital supplémentaire.

Pour illustrer cette loi, et en montrer les conséquences possibles, il est permis de faire des hypothèses. Imaginons que, dans tous les emplois qui se présentent pour eux, les capitaux soient assurés d’obtenir un rendement de 4 % ; que la rémunération exigée par les capitaux ne soit jamais inférieure à 4 + ε % : aucun capital ne sera employé, et il n’y aura pas d’intérêt.

Que si, les rendements étant de 4 %, la rémunération exigée est de 3 %, l’intérêt sera de 4 - ε % ou de 3 + ε %, selon que tous les capitaux trouveraient à se placer, tandis que des emplois seront délaissés, ou que les capitaux ne suffiront pas pour les emplois.

Que maintenant, les rendements des capitaux étant encore tous de 4 %, la rémunération exigée par les capitaux varie entre 5 % et 3 % : tous ces capitaux qui peuvent se contenter de 4 %, ou de 4 - ε %, seront employés, si toutefois il y a suffisamment d’emplois pour eux ; et l’intérêt se fixera à 4 %, ou plus bas, selon que tous les capitaux pouvant se contenter de 4 % trouveront à s’employer, ou bien qu’un certain nombre de ces capitaux — les plus exigeants, s’entend — devront être exclus.

Mais ces hypothèses sont toutes irréelles. Ce que

  1. Si un capital, employé par son propriétaire, doit obtenir plus que l’intérêt, est-il besoin, pour que ce capital soit effectivement employé, que l’intérêt courant le rémunère ? oui sans doute. L’intérêt étant de 5 %, je puis obtenir 7 % sur mon fonds avec un capital qu’un rendement de 6 % seulement rémunérerait : je n’emploierai pas ce capital ; il me sera plus avantageux d’emprunter, à raison de 5 %, à un capitaliste quelconque.