Page:Landry, L’intérêt du capital, 1904.djvu/291

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Mais ce que Böhm-Bawerk affirme, ce n’est pas seulement que par une intensification de la production on peut, indéfiniment, obtenir des suppléments de produit qui rembourseront aux capitalistes leurs avances ; c’est ceci encore, qui va beaucoup plus loin, qu’avec l’allongement du processus croît indéfiniment le produit de l’unité productive, c’est qu’avec l’allongement du processus, en d’autres termes, la même quantité de capital donne un produit brut qui s’accroît indéfiniment. Voilà ce que Böhm-Bawerk avance : et quand il déclare sa loi aussi sûre, aussi manifeste que celle qui veut que l’intensité de l’éclairement diminue lorsque la source lumineuse s’éloigne, il me paraît s’illusionner beaucoup sur la valeur démonstrative de ses exemples.

137. On le voit, nous revenons toujours au même point. Ce que Böhm-Bawerk doit prouver peur faire accepter sa théorie, ce n’est pas que l’on peut, augmentant le capital et allongeant par là la durée moyenne de la production, accroître le produit à obtenir, c’est qu’un même capital investi dans un processus d’une durée plus longue donne plus de produit, c’est que, proportionnellement au capital employé, on peut toujours obtenir plus de produit en allongeant la période productive. Böhm-Bawerk nous montre qu’il est un nombre considérable de placements capitalistiques qui ne sont pas faits : ces placements sans doute, s’ils étaient faits, allongeraient la durée moyenne de la production ; et je veux admettre encore qu’ils accroîtraient le produit moyen de l’unité productive ; mais allongeraient-ils la durée moyenne de la production capitalistique ? correspondent-ils à des processus productifs plus longs que les processus où sont investis les capitaux que l’on a effectivement constitués ? Ces placements qu’on n’a pas faits, en outre