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lesquelles comptent les capitalistes me saurait être considérée a priori comme équivalant au stock des subsistances ?

J’ajouterai une remarque accessoire : pour bien comprendre les phénomènes relatifs à la capitalisation, il n’y a pas lieu seulement d’examiner si la somme des capitaux disponibles équivaut au stock des subsistances ; il y a lieu également d’examiner comment le stock des subsistances est composé, et de considérer le rapport de cette composition à la manière dont la dépense des capitaux disponibles se distribuer sa dans le temps. Les dommages que les capitalistes ont à redouter ne sont pas seulement ceux qui résultent d’une disproportion entre le stock des subsistances et la durée moyenne de la production ; d’autres pourront résulter de la non-correspondance entre les parties du stock, d’une part, qui se trouveront prêtes à être consommées à tel et à tel moment, et d’autre part les portions de leurs capitaux que les capitalistes, poursuivant la réalisation du plan adopté par eux tout d’abord, devront dépenser dans ces mêmes moments.

Le stock des subsistances, par exemple, est composé de telle sorte que la satisfaction des besoins de l’année présente est assurée déjà pour 81 centièmes, que déjà il a été pourvu à la consommation de l’année prochaine pour 56 centièmes, à celle de l’année suivante pour 24 centièmes, etc. On peut donc cette année-ci employer 81 centièmes de la main-d’œuvre à produire des biens qui ne seront pas consommés cette même année ; on est assuré dès à présent de pouvoir employer l’an prochain 56 centièmes de la main-d’œuvre de la même manière, l’année d’après, 24 centièmes de la main-d’œuvre, etc. Réglant l’emploi de leurs capitaux, les capitalistes choisiront-ils pour ceux-ci