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pas contre la logique, comme faisait la théorie du fonds des salaires, et n’est point vaine comme celle-ci, mais encore elle résout, d’après son auteur, plusieurs à la fois des problèmes les plus ardus de l’économique. Elle donne la loi de la détermination de l’intérêt ; du même coup elle détermine le salaire ; et elle détermine encore la durée du processus productif, dont les économistes avant Böhm-Bawerk s’étaient peu souciés, et qui est une chose considérable, même si l’on fait abstraction de son rapport avec l’intérêt et le salaire.

Ainsi l’importance de la théorie de Böhm-Bawerk serait des plus grandes. Il nous faut voir jusqu’à quel point les prétentions de Böhm-Bawerk sont justifiées.




125. Entreprenant la critique de la théorie de Böhm-Bawerk, je passerai tout d’abord en revue les objections que l’on pourrait être tenté d’adresser à cette théorie et qui ne portent pas en réalité contre elle, ou qui du moins ne détruisent pas ce qu’il y a en elle d’essentiel. L’examen de quelques-unes de ces objections me permettra d’ailleurs d’éclaircir certains points de cette théorie qui dans le résumé précédent ont pu paraître obscurs, voire même de compléter et d’approfondir, sur certains points, la pensée de Böhm-Bawerk lui-même.

1° Böhm-Bawerk, voulant montrer comment se détermine le taux de l’intérêt, prend pour données du problème des quantités qu’il suppose fixes. Ainsi dans l’exemple dont il se sert pour illustrer sa théorie le nombre des ouvriers est fixé à 10 millions. Mais