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avait seuls envisagés dans sa première hypothèse, à savoir le stock des subsistances, le nombre des travailleurs, l’échelle des plus-values ; secondaires seulement seraient les autres facteurs, la demande de capitaux pour la consommation, la rente foncière, le nombre des capitalistes vivant de leurs intérêts et la répartition entre eux des capitaux, l’esprit d’économie de la population, etc.


124. En définitive la théorie de Böhm-Bawerk sur la détermination du taux de l’intérêt apparaît comme un perfectionnement de la théorie anglaise du fonds des salaires. Mais combien elle serait supérieure à cette dernière[1] ! La théorie du fonds des salaires est une théorie circulaire : égalant en effet le salaire au quotient de la division du fonds des salaires par le nombre des travailleurs, elle fait dépendre le salaire du fonds des salaires ; or le fonds des salaires de son côté devra dépendre du taux du salaire, il devra grossir quand celui-ci s’élève, diminuer quand il s’abaisse. Böhm-Bawerk — c’est lui-même qui le dit évite de tomber dans cette faute logique grossière, et c’est grâce à la considération, qu’il est le premier à introduire dans l’économique, dont il est le premier en tout cas à tirer les conséquences, de la durée du processus productif. Le fonds des salaires, ou plutôt le stock des subsistances, doit entretenir tous les travailleurs ; mais il peut les entretenir pendant une durée plus ou moins longue, selon le niveau des salaires ; et ainsi les salaires pourront varier sans qu’il soit nécessaire que le stock des subsistances varie en même temps dans le même sens.

Non seulement la théorie de Böhm-Bawerk ne pèche

  1. Voir pp. 449-450.