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jours déterminé par ces périodes productives — elles seront à la vérité inégales — que l’on n’a pas avantage à allonger.

3° Les ouvriers ne sont pas les seuls à demander des subsistances : il y a encore ceux qui empruntent pour consommer ; il y a les propriétaires fonciers, en tant qu’ils consomment leur rente : il y a les capitalistes eux-mêmes, en tant qu’ils vivent des intérêts qu’ils perçoivent. — La demande de ceux qui empruntent pour consommer influera sur le taux de l’intérêt : un équilibre devra s’établir entre l’agio qu’offrent ces emprunteurs et celui dont les capitalistes bénéficient quand ils dépensent leurs capitaux dans des entreprises productives. La dépense des propriétaires fonciers en tant que consommateurs agit dans le même sens : elle élève le taux de l’intérêt ; elle l’élève, à vrai dire, parce qu’elle réduit les sommes qui seront capitalisées, tandis que les emprunts contractés en vue de la consommation élèvent l’intérêt parce qu’ils font concurrence, si l’on peut ainsi parler, aux placements productifs qui sollicitent les capitalistes. Enfin la consommation des capitalistes, diminuant, elle aussi, ce stock de subsistances qui est la condition indispensable de la capitalisation productive, diminue cette capitalisation, et élève l’intérêt de la même manière que la consommation des propriétaires fonciers.

On le voit, l’étude de ces complications laisserait subsister l’essentiel de la théorie de Böhm-Bawerk ; cette étude conduirait seulement à rectifier cette théorie sur certains points accessoires, à la compléter aussi. Elle permettrait de dresser la liste des facteurs qui interviennent dans la détermination du taux de l’intérêt, et de donner à chacun de ces facteurs son importance véritable ; mais pour Böhm-Bawerk les plus importants de ces facteurs demeurent ceux qu’il