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CHAPITRE VIII

CRITIQUE DES AUTEURS (SUITE) : DÉTRACTEURS ET APOLOGISTES DE L’INTÉRÊT


110. Je n’ai plus, pour terminer ma revue des théories de l’intérêt, qu’à parler de ces théories qui ont confondu l’explication de l’intérêt avec l’appréciation éthique de ce phénomène. Ces théories sont celles de certains socialistes, comme Rodbertus et Marx. Aux économistes partisans du régime présent de la propriété, il est arrivé souvent de tirer immédiatement de l’explication de l’intérêt une apologie de celui-ci ; et je me réserve de les reprendre à ce sujet ; mais seuls nos socialistes sont tombés complètement dans cette erreur de présenter comme rendant compte de la formation de l’intérêt des propositions où il est impossible de voir autre chose que des jugements d’ordre pratique sur l’intérêt, qui du moins ne peuvent devenir acceptables que si on les entend de cette manière.


Pourquoi y a-t-il un intérêt ? À cette question, Rodbertus et Marx répondent : il y a un intérêt parce qu’avec le capital on peut salarier des ouvriers, et qu’à ces ouvriers on ne donne pas le produit intégral de leur travail. Toute valeur a sa source et sa mesure dans le travail qui l’a créée ; la valeur des marchandises provient du travail qui s’y est incorporé, et se proportionne à la quantité de ce travail. Or la force de travail, qui crée les autres marchandises et qui leur