Page:Landry, L’intérêt du capital, 1904.djvu/233

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

des ressources : c’est la gêne, c’est la diminution de bien-être qu’entraîne par elle-même la capitalisation, en tant qu’elle rompt l’équilibre de la consommation, ou qu’elle accroît un défaut d’équilibre déjà existant.

2° Il y a des raisons qui, les opérations capitalistiques étant nécessairement limitées, donnent naissance à l’intérêt. Ici figureront encore la variation du rapport des ressources et des besoins et la dépréciation du futur. Elles figureront ici, en tant que chez certains individus elles agissent, dans le sens que l’on conçoit, plus que chez d’autres. Ici figureront encore d’autres raisons plus importantes que les précédentes : cette productivité du capital à laquelle Böhm-Bawerk a assigné dans sa théorie un rôle si peu conforme à la réalité, et la possibilité, en outre, de créer des biens durables plus utiles que les biens de consommation qui coûtent autant qu’eux.

On le voit — et cette constatation résumera mon appréciation de la théorie de Böhm-Bawerk —, la théorie de Böhm-Bawerk contient la plupart des éléments, des matériaux de la théorie vraiment scientifique de l’intérêt ; mais il a manqué à Böhm-Bawerk d’agencer convenablement ces matériaux.